Une douzaine de cabinets de consultations médicales, une grande salle de réunion et de convivialité, un hall d’accueil lumineux, deux salles d’attente… C’est un cabinet médical XXL de 420 m2, ou plutôt une « Maison de Santé Pluridisciplinaire (MSP) » un dispositif certifié en 2007 pour lutter contre les déserts médicaux, qui a ouvert début 2024 à Cachan, inauguré ce mardi 24 septembre.
???? Les MPS regroupent différentes spécialités de soins, peuvent collaborer avec d’autres établissements de proximité, dont les hôpitaux, et développent un projet. Il ne s’agit pas seulement d’un regroupement de professionnels sous un même toit. Ce dispositif, encouragé par les pouvoirs publics, va de pair avec les Communautés professionnelles de santé (CPTS) qui regroupent médecins et professionnels de soins sur un territoire (une ou plusieurs villes). Le département compte actuellement 19 MPS, selon Eric Véchard, directeur de la délégation Val-de-Marne de l’ARS.
Entre la boucherie et le salon de coiffure, l’ancien bureau de poste du quartier de La Plaine a été doté d’un étage supplémentaire et entouré d’un bardage en bois. A l’intérieur, tout a été réaménagé. Médecins généralistes, infirmiers, kinésithérapeutes, sages-femmes, psychiatres, psychologues, pharmaciens, assistants médicaux… 25 professionnels de santé y travaillent, regroupés en six pôles : soins médicaux primaires ; soins infirmiers ; réadaptation fonctionnelle ; santé de la femme et de l’enfant ; santé mentale, bien-être, prévention et accueil, accompagnement et coordination. La MSP des Terres de Bièvre est ouverte de 8h à 20h en semaine et de 8h à 13h le samedi, avec quelques créneaux sans rendez-vous. Ses soignants proposent également des téléconsultations et des visites à domicile.
Au départ, l’envie de travailler en équipe
Cette offre généreuse de soins au cœur d’un quartier politique prioritaire de la ville est d’abord née de l’énergie d’un groupe de soignants. « Au départ, nous étions 8 médecins, basés principalement à L’Haÿ-les-Roses et Cachan, et nous souhaitions travailler en équipe »raconte Jacques Cittée, médecin généraliste et président de la CPTS de la Bièvre (communauté professionnelle territoriale de santé qui regroupe les professionnels de santé de Cachan, Chevilly-Larue, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses et Rungis) et partie prenante du projet. Alors que le groupe cherchait un local, le médecin a été mis en relation avec Thierry Delpech, qui tenait la pharmacie de La Plaine, dans le centre commercial où se trouvait la Poste. Ce dernier a eu une petite idée pour trouver une issue positive au départ de l’agence postale. Ainsi, en 2019, le projet est né de créer un pôle de santé qui pourrait accueillir les médecins qui souhaiteraient se regrouper. Il ne restait plus qu’à s’organiser, racheter le local qui appartenait à un particulier, financer l’opération… le tout alors que la crise sanitaire du coronavirus a gelé toutes les initiatives.
Il est temps de constituer le dossier
C’est là qu’interviennent tous les niveaux de pouvoirs publics et les organismes spécialisés. Côté organisation, l’URPS (Union des médecins libéraux) et la Fémasif, association qui soutient le développement des maisons de santé pluriprofessionnelles, ont aidé à monter le dossier, à définir le projet et à indiquer les portes à frapper. Côté financement, la ville de Cachan a contribué en louant le bâtiment au propriétaire le temps nécessaire à la réalisation du projet, évitant ainsi qu’il soit revendu à d’autres fins, puis a autorisé le permis de construire pour agrandir l’espace.La désertification médicale est une réelle préoccupation, motive la maire PS, Hélène de Comarmond, pour qui cela s’inscrit dans une stratégie immobilière de santé plus globale, citant le rachat des anciens locaux de l’Assurance Maladie rue Camille Desmoulin, pour y réunir le premier MPS déjà ouvert en 2016, ainsi que le Centre Médico-Santé de l’Enfant et un pôle ophtalmologique.
Il a fallu encore réunir 1,5 million d’euros pour acheter et réaliser les travaux. Pour alléger la facture, le Conseil régional d’Ile-de-France et l’Agence régionale de santé (ARS) ont mis chacun 250 000 euros tandis que le Conseil départemental a ajouté 100 000 euros. « Nous avons également créé une SCI et contracté un prêt »précise Jacques Cittée. L’acquisition a ainsi pu être réalisée en 2022, pour une ouverture après travaux début 2024. « Le fait de réaliser les travaux après la crise sanitaire nous a amené à réfléchir différemment à certains aménagements », “Nous avons besoin d’un peu de repos, de repos et de soins. Nous avons besoin d’un peu de repos, d’un peu …
Côté fonctionnement, l’Assurance Maladie du Val-de-Marne contribue entre 40 000 et 80 000 euros par an à la structure, dans le cadre de l’ACI (accord conventionnel interprofessionnel), en contrepartie de missions telles que la santé publique, la formation des jeunes professionnels, la coordination, etc. La MSP a également une vocation de recherche, en accueillant des stagiaires et en développant des partenariats avec les universités.
Attirer les jeunes : un enjeu dans un secteur où l’âge moyen des médecins est de 56 ans
Quant à l’attraction des jeunes médecins, elle est déjà bien avancée. « Trois jeunes médecins nous ont rejoint depuis la création de la structure » “Nous sommes très loin de la réalité, mais nous sommes loin de la réalité, …
