Des perturbations du microbiote intestinal liées à l’agression

Des perturbations du microbiote intestinal liées à l’agression
Des perturbations du microbiote intestinal liées à l’agression

L’ESSENTIEL

  • Les perturbations du microbiote intestinal, notamment dues à l’utilisation d’antibiotiques dès le plus jeune âge, entraînent une agressivité accrue chez la souris.
  • Les chercheurs ont également observé des changements significatifs dans les métabolites liés à l’agression et dans l’expression des gènes dans le cerveau des rongeurs.
  • Cette étude souligne l’importance de l’axe intestin-cerveau dans le comportement.

Si les antibiotiques peuvent combattre les maladies bactériennes, ils peuvent également perturber les « bonnes bactéries » de votre intestin. Et cette altération du microbiote intestinal n’entraîne pas seulement des problèmes digestifs potentiels, selon une étude de l’Université Bar-Ilan publiée dans la revue Cerveau, comportement et immunité.

Des chercheurs ont découvert un lien entre les perturbations du microbiote intestinal et l’augmentation de l’agressivité.

Un microbiote altéré entraîne une agressivité accrue

Après avoir observé une corrélation entre l’exposition aux antibiotiques et une agressivité accrue chez les mouches à fruits, les scientifiques ont décidé d’évaluer l’impact potentiel d’une altération du microbiote chez l’humain. Pour ce faire, ils ont implanté le microbiote de nourrissons humains chez des souris via des transplantations fécales. Certains provenaient de bébés qui avaient pris des antibiotiques peu après leur naissance. Les autres étaient prélevés sur des chiots n’ayant jamais reçu de médicament. Tous les animaux traités ont ensuite été mis en contact avec un congénère étranger.

L’équipe a ensuite examiné leur comportement, mais aussi leurs changements biochimiques et neurologiques à travers plusieurs tests. Ils ont par exemple réalisé des analyses d’urine et mesuré le taux de sérotonine ou de tryptophane dans le cerveau.

Trois à cinq semaines après la transplantation, les animaux dont le microbiote était altéré par les antibiotiques étaient plus agressifs que ceux traités avec des selles saines.

Microbiome : de nouvelles pistes thérapeutiques pour les troubles liés à l’agressivité

Autre constat des chercheurs : des changements significatifs dans les métabolites et l’expression génétique liés à l’agressivité ont été observés dans le cerveau des rongeurs.

Ces données révèlent l’importance de l’axe intestin-cerveau et le rôle du microbiome intestinal dans la modulation de l’agressivité. De plus, pour les chercheurs, leur étude met en évidence ses voies d’action potentielles, offrant des perspectives pour le développement de stratégies thérapeutiques pour les troubles liés à l’agressivité.

 
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