La start-up nordique Lifebloom transforme les fauteuils roulants en exosquelettes connectés pour aider les gens à marcher à nouveau

La start-up nordique Lifebloom transforme les fauteuils roulants en exosquelettes connectés pour aider les gens à marcher à nouveau
La start-up nordique Lifebloom transforme les fauteuils roulants en exosquelettes connectés pour aider les gens à marcher à nouveau

Un fauteuil roulant qui fait office d’exosquelette pour aider les gens à remarcher. C’est Oxilio, le dispositif médical innovant dévoilé le 23 septembre par Lifebloom, une start-up basée à Lille (Hauts-de-France). D’une simple poussée sur les jambes, le patient se lève. Le fauteuil devient alors une aide naturelle à la marche en fournissant, comme le fait un exosquelette, une assistance à la force et à l’équilibre ainsi qu’une assistance antigravitationnelle.

L’ensemble ne prend pas vraiment la forme d’un exosquelette comme on pourrait l’imaginer. Mais plutôt d’un déambulateur à l’envers : la personne est à la fois soutenue dans son effort et maintenue par l’arrière. Oxilio suit le patient dans ses déplacements grâce aux quatre roues, ce qui rend la solution utilisable uniquement dans des environnements adaptés aux personnes à mobilité réduite (PMR).

Trois brevets déposés sur Oxilio

Fleur de vie « développe la solution de manière itérative avec des cliniciens de toute l’Europe » depuis six ans, souligne son fondateur Damien Roche. Avec trois millions d’euros d’investissement, l’équipe de huit personnes est parvenue à mettre au point le fauteuil roulant pour lequel trois brevets ont été déposés. Le premier pour le système de reproduction de la station debout naturelle et d’assistance partielle à la marche. Le second concerne la reproduction de la marche naturelle pendant laquelle « le centre de gravité n’est pas fixeexplique Damien Roche. Le dispositif doit donc disposer d’un certain nombre de degrés de liberté pour suivre le bassin et fournir une assistance continue lorsque la personne se déplace dans l’espace. Le troisième est le système qui maximise l’assistance antigravité, ce qui aide davantage les patients à marcher.


« L’une des difficultés est de sécuriser le patient à tout moment de l’utilisation, détaille le fondateur. Pour cela, six points d’attache autour de l’utilisateur sont présents sur l’appareil : deux sur les fesses, un à l’avant qui forme un entonnoir, deux maintiennent les cuisses pour aider au balancement des jambes et un crochet est positionné autour des hanches. Un système qui permet au patient de marcher sans avoir à se tenir à une barre avec ses mains. D’autant plus que le niveau d’assistance est ajustable en fonction des besoins de chacun. Lorsque cela est possible, l’objectif est de le diminuer progressivement jusqu’à ce que le patient marche seul.

Analyse de la marche en temps réel

Pour compléter le dispositif, Lifebloom a positionné plusieurs capteurs d’analyse de la marche (nombre de pas, nombre de station debout, distance parcourue, etc.). « Les capteurs transforment Oxilio en jumeau numérique de l’utilisateur » explique Damien Roche. Toutes les données sont envoyées en temps réel au soignant qui peut prescrire des exercices de rééducation même si la personne n’est pas à ses côtés. Lifebloom parle de thérapie puisque le but n’est pas de passer du temps debout, mais de récupérer la capacité de marcher lorsque c’est possible.

L’appareil est destiné aux personnes à mobilité réduite suite à un traumatisme crânien, à des lésions de la moelle épinière ou à un accident vasculaire cérébral. Mais aussi aux personnes souffrant d’une maladie dégénérative comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson et le syndrome de Guillain Barré. Et enfin aux personnes âgées ou fragilisées par la maladie ou l’inactivité. « Seulement 4 % des personnes en fauteuil roulant ne peuvent pas du tout marcher »déclare Damien Roche.

Marketing auprès des professionnels

La start-up fondée en 2019 vise un marché potentiel de 130 millions de personnes dans le monde. Mais pour l’heure, le dispositif est commercialisé via ce qu’elle appelle des unités de marche. Concrètement, ces unités comprennent entre 5 à 10 appareils Oxilio, la remontée de données collectées sur une plateforme unique et une bibliothèque d’exercices. Elles sont destinées aux établissements de santé. « L’objectif est qu’une unité de marche ne coûte pas plus cher qu’une aide-soignante, soit 40 000 euros par an. »Damien Roche souligne. Ensuite, dans quelques années, Lifebloom espère pouvoir commercialiser l’appareil directement auprès des personnes qui en ont besoin.

Pour y parvenir, il faut pouvoir répondre à la demande. Dans ses locaux de 250 mètres carrés, la start-up ambitionne d’avoir la capacité « dans quelques mois » de fabriquer 50 Oxilio par mois. Et ce grâce à de nouveaux recrutements. Mais aussi à une levée de fonds qu’elle espère pouvoir annoncer début 2025.

 
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