Depuis janvier, l’Assurance maladie informe par courrier les femmes de 50 à 74 ans de la nécessité de se rendre dans un établissement agréé pour réaliser un dépistage du cancer du sein. « Je ne me sentais pas concernée par la maladie » admet Stéphanie Grégoire, à qui on a diagnostiqué un cancer du sein en 2020.
Le médecin coordonnateur du Centre régional de coordination du dépistage du cancer (CRCDC), Claude-Pierre Gautier, explique l’importance de la démarche des dépistages organisés : « Faites un dépistage organisé (ici dans le cadre de la lettre de l’Assurance Maladie, NDLR), “Cela nous permet d’aller dans des établissements compétents, avec les bonnes machines et les bons médecins. L’utilité de ce dépistage organisé est surtout la relecture des résultats de la mammographie.”
La deuxième lecture décisive
Une fois les premières images prises, les résultats sont envoyés à un deuxième radiologue pour confirmer ou infirmer la version du premier. « Croire c’est bien. Vérifier c’est mieux ! »explique le radiologue Norbert Pankert. La deuxième lecture permet de détecter entre 8 et 12 % des cancers qui n’auraient pas été diagnostiqués : « C’est la deuxième lecture qui m’a sauvé. Lorsque les premiers résultats sont revenus, on m’a dit qu’il n’y avait rien. La deuxième lecture a détecté une anomalie. Le dépistage m’a permis de détecter la maladie à temps et d’éviter le lourd traitement de la chimiothérapie.” explains Stéphanie Grégoire, now in remission.
La fermeture massive des centres de radiologie complique le dépistage
En 2002, le Vaucluse comptait 27 centres d’imagerie, en 2024, il n’en compte plus que 9. Des fermetures massives qui compliquent le dépistage du cancer du sein : « Nous avons des patientes qui nous appellent pour venir faire leur dépistage suite au courrier qu’elles ont reçu, mais nous leur avons donné un délai d’attente d’un an et demi pour faire une mammographie… »rétorque Karine Chesnel de l’Institut Sainte-Catherine. « On constate une baisse de la participation aux dépistages car il y a de moins en moins de centres d’imagerie »analyse Claude-Pierre Gautier. Dans le Vaucluse, 45 % des femmes effectuent leur dépistage organisé.