L’information circule. Trop lentement mais sûrement. Aujourd’hui, garçons et filles sont invités à se faire vacciner contre le papillomavirus humain, une infection sexuellement transmissible. La deuxième campagne de vaccination a été lancée dans les collèges du département. Les parents ont encore un mois pour indiquer s’ils souhaitent que leur enfant en bénéficie (si ce n’est pas déjà le cas). Si c’est le cas, la première dose sera administrée en novembre.
« C’est une opération de santé publique majeure »résume le professeur Pierre Marty, expert en parasitologie-mycologie qui travaille au centre de vaccination du CHU de Nice. Car l’hôpital public est associé à l’opération, aux côtés des acteurs institutionnels : ARS PACA et collectivités. Pourquoi est-ce si important ? « En France, 6 400 cancers liés au papillomavirus sont diagnostiqués chaque année. Pourtant, nous pourrions les éradiquer ou réduire leur incidence si nous obtenions une bonne couverture vaccinale. »précise Olivier Brahic, directeur général adjoint de l’ARS PACA.
Le vaccin prévient 90 % des infections
« Le VPH se transmet généralement par voie sexuelle », rappelle la Dre Alissa Naqvi, infectiologue au CHU. Pourtant, 80 % de la population générale a été ou sera en contact avec le virus au cours de sa vie. La plupart du temps, il disparaît sans conséquence. Mais lorsque ce n’est pas le cas, il peut provoquer des cancers du col de l’utérus, du canal anal, de la vulve, du vagin chez la femme ; des cancers du pénis, de l’anus chez l’homme mais aussi des cancers des voies aérodigestives supérieures chez les deux. Le vaccin prévient jusqu’à 90 % des infections.
Par ailleurs, et pour répondre aux craintes des parents, les spécialistes martèlent : « Nous avons plus de 15 ans d’expérience : le vaccin est sûr et efficace. Plus de 300 millions de personnes en ont bénéficié »souligne Olivier Brahic.
Les élèves du collège sont inquiets car les recommandations de santé publique ont identifié la tranche d’âge de 11 à 14 ans comme étant la plus apte à recevoir le calendrier complet de vaccination à deux doses. « Ceux qui veulent rattraper leur retard entre 15 et 19 ans devront recevoir trois doses. Et c’est possible même s’ils ont commencé leur vie sexuelle »explique le Dr Nicole Castela, conseillère technique auprès de l’inspecteur d’académie.
Objectif : 80% de couverture vaccinale
En France, nous sommes clairement en retard sur nos objectifs : « En 2023, 45 % des filles et 16 % des garçons avaient un schéma vaccinal complet, alors qu’ils devraient être 80 %regrette la DGA de l’ARS PACA. Nous sommes néanmoins optimistes : nous savons que cela peut être amélioré, notamment en communiquant avec les familles et en leur facilitant la tâche grâce à cet accompagnement dans les collèges. »
« Les parents peuvent désormais inscrire leur enfant pour recevoir les deux injections au collège (elles sont réalisées par des professionnels du CHU de Nice) directement en ligne. Un QR code leur a été fourni », précise Catherine Le Dû, infirmière scolaire au collège des Bréguières à Cagnes-sur-Mer. Ils ont reçu ou recevront prochainement toutes les informations via le logiciel Pronote et en version papier, distribuées aux enfants. Tout est gratuit et se fait dans l’établissement. Mais ceux qui le préfèrent peuvent toujours le faire avec un professionnel de santé privé.
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