ils perdent plus de 4% de matière grise

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Les neuf mois de grossesse entraînent des changements profonds et durables dans le cerveau des femmes, notamment sous l’influence des hormones sexuelles. Une nouvelle étude révèle que ces changements persistent bien au-delà de l’accouchement.

Pendant longtemps, les impacts de la grossesse sur le cerveau des femmes sont restés un mystère. Mais une étude publiée dans «Neurosciences de la nature« a changé la donne en produisant des résultats sans précédent.

Des chercheurs ont observé des changements dans le cerveau d’une femme au cours de 26 examens IRM avant, pendant et après sa grossesse, révélant un remodelage cérébral important.

Les hormones au cœur des transformations

Les hormones sexuelles, comme l’œstrogène et la testostérone, jouent un rôle crucial dans la régulation des fonctions cérébrales comme l’humeur ou la mémoire. Pendant la grossesse, ces hormones subissent des fluctuations importantes qui impactent directement le cerveau.

Jacobs et son équipe, à l’origine du projet « 28andMe », se sont intéressés aux changements cérébraux au cours des cycles menstruels. Ils ont étendu leur étude à la grossesse grâce à Liz Chrastil, une neuroscientifique de l’Université de Californie, qui a accepté de participer à l’expérience en se soumettant elle-même à plusieurs examens IRM pendant sa grossesse.

Cette étude a permis de suivre en détail l’évolution du cerveau au fil des mois.

Perte de matière grise : une adaptation positive

La grossesse entraîne une diminution de la matière grise, la couche externe du cerveau impliquée dans la cognition et l’apprentissage. Ce constat peut paraître alarmant, mais la diminution de la matière grise est en réalité une forme d’adaptation.

Ce processus est comparable à celui de l’adolescence, autre période de bouleversements hormonaux. Ces changements, loin d’être un signe de déclin, viseraient à rendre le cerveau plus efficace en affinant le traitement neuronal.

Les chercheurs ont constaté que la perte de matière grise, qui débute dès les premières semaines de grossesse, se stabilise à l’accouchement et persiste des années après. Ce remodelage est lié à l’augmentation des hormones estradiol et progestérone, et touche plus de 80 % des régions cérébrales.

La portée de ces changements, ainsi que leurs effets à long terme, restent à clarifier.

Un renforcement temporaire de la substance blanche

En plus de la matière grise, la grossesse affecte également la matière blanche du cerveau, composée de fibres nerveuses qui facilitent la communication entre les neurones. Les chercheurs ont observé un renforcement de cette matière au cours du deuxième trimestre, avant qu’elle ne revienne à son état initial après la naissance.

Chez les adolescents, des changements similaires ont été associés à de meilleures capacités cognitives, mais les implications pour les mères ne sont pas encore claires.

Recherche essentielle pour la santé des femmes

Cette étude n’est qu’un début. D’autres femmes enceintes participent désormais à l’expérience et l’équipe espère mieux comprendre le rythme des changements cérébraux normaux pendant la grossesse.

Ces données pourraient permettre à terme d’identifier les signes précoces de la dépression périnatale, qui touche 10 à 20 % des femmes, en mesurant les écarts par rapport aux transformations cérébrales habituelles.

Grâce à des initiatives comme l’Ann S. Bowers Women’s Brain Health Initiative, la recherche sur les effets de la grossesse, de la ménopause et de l’hormonothérapie progresse. Ces études visent à élargir les connaissances scientifiques au-delà des spécificités du corps masculin, qui ont longtemps été au centre des recherches.

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