De nouveaux médicaments contre l’obésité, des outils prometteurs mais insuffisants – rts.ch

De nouveaux médicaments contre l’obésité, des outils prometteurs mais insuffisants – rts.ch
De nouveaux médicaments contre l’obésité, des outils prometteurs mais insuffisants – rts.ch

De nouveaux médicaments anti-obésité font fureur depuis des mois. Wegovy, Munjaro et Ozempic promettent une perte de poids moyenne de 15 à 20 %. Mais leur utilisation sans surveillance médicale adéquate reste contre-indiquée.

« Mon addiction, c’est la nourriture. J’ai vécu plusieurs drames familiaux et j’ai « mangé » mon chagrin, car je refusais de prendre des anxiolytiques ou des antidépresseurs », confie Nadine, 64 ans, lundi dans La Matinale. Résultat : une obésité morbide qui a entraîné des problèmes cardiaques et du diabète.

Après avoir essayé différents régimes qui à chaque fois la faisaient reprendre du poids, elle décide il y a trois ans de rejoindre l’Unité d’Éducation Thérapeutique du Patient des HUG afin de perdre 30 kilos. En deux ans et demi, elle a déjà perdu 25 kilos grâce à la prise de médicaments.

La gentillesse des médecins

« Ce n’est pas spectaculaire, mais ça se passe vite, confie-t-elle. La première année, j’ai effectivement perdu les fameux 15 % qu’on me dit que je vais perdre. La deuxième année, ça a été un peu plus difficile, avec le temps qui passe et les efforts qu’il faut fournir en permanence. Sans le soutien des médecins, je me serais permise trop d’écarts et je serais certainement retombée dans mes vieilles habitudes. C’est le fait d’avoir un rendez-vous à chaque fois qui m’a donné un objectif. Et la bienveillance des médecins qui ne vous jugent pas, qui vous aident et qui vous traitent comme un patient, ça fait du bien, ça rassure ! »

On ne peut pas les considérer comme une baguette magique.

Zoltan Pataky, responsable de l’unité d’éducation thérapeutique du patient aux HUG

Mais sans ce suivi médical, ces nouveaux médicaments amaigrissants, qui agissent sur le système de récompense du cerveau [lire encadré]Reste à prendre ces données avec des pincettes. Si les études scientifiques attestent d’une perte de poids initiale comprise entre 12 et 15 %, la recherche manque de recul puisque ces produits anti-obésité de nouvelle génération ne sont testés que depuis un ou deux ans.

Des pilules qui ne traitent pas les causes

De plus, l’arrêt du traitement médicamenteux entraîne généralement une prise de poids. D’où l’importance d’accompagner le traitement par une prise en charge plus large et interdisciplinaire de l’obésité, à la fois diététique et psychologique. « On ne peut pas les considérer comme une baguette magique », prévient Zoltan Pataky, responsable de l’unité d’éducation thérapeutique du patient aux HUG.

Les médicaments seuls peuvent être un traitement symptomatique uniquement et ne traiteront pas les causes.

Zoltan Pataky, responsable de l’unité d’éducation thérapeutique du patient aux HUG.

« Nous savons que plus de 80 % des patients obèses souffrent de troubles alimentaires et que ces troubles nécessitent effectivement des soins spécialisés. Il ne faut pas oublier que l’obésité est une maladie complexe et chronique, et que les médicaments seuls peuvent constituer un traitement purement symptomatique qui ne traitera pas les causes », explique-t-il.

Quelques restrictions en Suisse

Deux de ces médicaments viennent d’être autorisés en Suisse : le Wegovy, qui se prend en injection hebdomadaire, est remboursé depuis quelques mois par l’assurance maladie de base depuis trois ans ; et le Munjaro, approuvé début juillet mais qui n’est pas encore pris en charge par la LAMal.

Plus ancien, le Saxenda est également autorisé mais il est souvent en pénurie et a été restreint aux 12-18 ans en Suisse. Quant à l’Ozempic, il est réservé au diabète de type 2, également en partie pour éviter les pénuries.

>> Lire aussi : Les excès d’Ozempic, un médicament antidiabétique détourné pour son effet coupe-faim

ar/jop

 
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