Une étude sur les écureuils révèle une nouvelle stratégie pour les traiter

Une étude sur les écureuils révèle une nouvelle stratégie pour les traiter
Une étude sur les écureuils révèle une nouvelle stratégie pour les traiter

L’ESSENTIEL

  • Selon une étude sur les écureuils, leurs cristallins deviennent troubles à environ 4 degrés Celsius, mais deviennent rapidement clairs après avoir été réchauffés.
  • On pense que cela est lié à une augmentation d’une protéine appelée RNF114, qui aide à décomposer les vieilles protéines lorsque les températures augmentent.
  • Après avoir placé des lentilles à 4 degrés Celsius sur des rats atteints de cataractes induites par le froid, les chercheurs ont pu réduire l’opacité des lentilles des animaux.

Vision trouble, jaunissement des couleurs, mauvaise perception des contrastes et des reliefs… Chez les personnes, généralement vieillissantes, touchées par la cataracte, le cristallin de l’œil s’opacifie, ce qui altère la vision et est responsable d’une baisse de la qualité de vie. Selon l’Assurance Maladie, lorsque cette maladie évolue et n’est pas traitée chirurgicalement, elle entraîne une baisse progressive et irréversible de la vision. Problème : « Le manque d’accès à la chirurgie constitue un obstacle aux soins dans certaines régions du monde, ce qui fait de la cataracte non traitée l’une des principales causes de cécité dans le monde », a déclaré Xingchao Shentu, chirurgien et professeur à l’Université du Zhejiang en Chine.

Chez les écureuils, les cataractes développées à basse température sont réversibles

Dans une nouvelle étude, le chercheur et son équipe ont décidé de chercher une alternative à la chirurgie de la cataracte. Pour les besoins de ces travaux, publiés dans la revue Journal de recherche cliniqueIls ont étudié un mammifère hibernant, l’écureuil terrestre à 13 lignes, et des rats. Chez les écureuils, les cellules photoréceptrices sensibles à la lumière de la rétine sont principalement des cônes, ce qui permet d’examiner les propriétés liées aux cônes, comme la vision des couleurs. De plus, leur capacité à résister à des mois de froid et de stress métabolique pendant l’hibernation aide les spécialistes à analyser toute une série de maladies oculaires.

Les scientifiques ont découvert que pendant l’hibernation, le cristallin des écureuils terrestres devient trouble à environ 4 degrés Celsius, mais qu’il redevient clair rapidement après le réchauffement. En revanche, les animaux qui n’hibernent pas, comme les rats, développent des cataractes à basse température, qui ne disparaissent pas avec le réchauffement. « La formation de cataractes chez les écureuils exposés à de basses températures est probablement une réponse cellulaire au stress dû au froid et constitue l’un des nombreux changements que leur corps subit lorsque leurs tissus s’adaptent aux températures glaciales et au stress métabolique. Les humains ne développent pas de cataractes lorsqu’ils sont exposés à de basses températures », ont expliqué les auteurs.

Cataracte : la protéine RNF114 augmente en nombre lorsque les températures sont élevées

Pour étudier les cataractes réversibles des écureuils terrestres au niveau moléculaire, les chercheurs ont développé un modèle de cristallin en laboratoire à partir de cellules souches créées à partir de cellules d’écureuil terrestre. Ils ont identifié une protéine, appelée RNF114, dont la concentration était significativement plus élevée chez les écureuils terrestres que chez les rats lors du réchauffement climatique. Les résultats ont montré que RNF114 aidait à identifier les anciennes protéines et facilitait leur dégradation.

L’équipe a ensuite mené une nouvelle expérience sur des rats, en incubant leurs cristallins à 4 degrés Celsius. Normalement, ces cataractes ne disparaissent pas avec le réchauffement. Cependant, lorsque les cristallins ont été prétraités avec la protéine RNF114, les cataractes ont rapidement disparu après réchauffement. Dans les conclusions, les auteurs affirment que ces résultats constituent une preuve de principe qu’il est possible d’induire la disparition des cataractes chez les animaux. « Dans les recherches futures, le processus devra être affiné afin de stimuler la dégradation de protéines spécifiques pour voir comment réguler précisément la stabilité et le renouvellement des protéines. Ce mécanisme est également un facteur important dans de nombreuses maladies neurodégénératives. »

 
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