L’urgence choléra en cinq graphiques

Plus de 4 000 personnes ont perdu la vie à cause du choléra en 2023, soit une augmentation de 71 % par rapport à l’année précédente, selon les dernières statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette septième pandémie de choléra, qui a débuté en Asie du Sud en 1961, s’est depuis propagée sur d’autres continents, devenant endémique dans de nombreux pays. Les conflits, le changement climatique, le manque d’accès à l’eau potable et à des infrastructures d’assainissement adéquates ont contribué à l’augmentation des cas et des décès ces dernières années.

Voici un aperçu visuel de la situation actuelle du choléra dans le monde et des progrès réalisés dans la lutte contre la maladie :

1. Les cas et les décès continuent d’augmenter

Le choléra est une infection diarrhéique aiguë qui peut tuer en quelques heures si elle n’est pas traitée. Cependant, il est possible de l’éviter grâce à l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à une bonne hygiène. Il est également facile de le traiter avec une solution de réhydratation orale ou une perfusion intraveineuse dans les cas graves. Malheureusement, les conflits, le changement climatique, les investissements limités dans le développement et les déplacements de population ont entraîné une augmentation des épidémies de choléra. En 2023, 535 321 cas ont été signalés à l’OMS, soit une augmentation de 13 % par rapport à 2022. Les décès ont augmenté de 71 % au cours de la même période.

Nombre de cas de choléra et de décès dans le monde au cours des cinq dernières années

2. Un nombre croissant de pays touchés

En 2023, 45 pays ont signalé des cas de choléra, dont 10 cas importés, c’est-à-dire des personnes ayant contracté la maladie lors d’un voyage dans des zones où elle est endémique. Ce chiffre est supérieur aux 44 pays touchés en 2022 et aux 35 de 2021.

Nombre de cas de choléra et de décès par pays en 2023

3. Une nouvelle répartition géographique des cas

En 2023, la répartition géographique du choléra a changé, avec une diminution de 32 % des cas signalés au Moyen-Orient et en Asie, et une augmentation de 125 % en Afrique.

La persistance du choléra en Afrique est en partie due à la dégradation des conditions sanitaires et socioéconomiques, à la mauvaise qualité et au manque de fiabilité de l’approvisionnement en eau et à la migration des populations vers les zones urbaines. Les phénomènes météorologiques extrêmes en Afrique de l’Est et du Sud ont aggravé la situation, en limitant l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, en mettant à rude épreuve les systèmes de santé et en provoquant des déplacements de population, notamment la propagation du choléra au-delà des frontières.

L’année 2023 a marqué un changement dans la répartition géographique du choléra : les cas signalés au Moyen-Orient et en Asie ont diminué de 32 %, tandis que ceux en Afrique ont augmenté de 125 %.

En Afrique, le choléra est alimenté par la détérioration des conditions sanitaires et socioéconomiques, l’accès limité à l’eau potable et la migration vers les zones urbaines. Les phénomènes météorologiques extrêmes en Afrique de l’Est et du Sud ont aggravé la situation, limitant l’accès à l’eau et exacerbant les épidémies.

De nombreux pays d’Afrique ont également signalé une proportion élevée de décès survenant en dehors des établissements de santé, ce qui indique de graves lacunes dans l’accès au traitement.

Une nouvelle répartition continentale du nombre de cas de choléra

4. Neuf pays confrontés à des épidémies massives

Le nombre de pays connaissant des épidémies de grande ampleur, impliquant plus de 10 000 cas suspects ou confirmés, a également augmenté. En 2023, neuf pays ont signalé de telles épidémies, dont l’Afghanistan, le Bangladesh, la République démocratique du Congo (RDC), l’Éthiopie, Haïti, le Malawi, le Mozambique, la Somalie et le Zimbabwe. Il s’agit de deux pays de plus qu’en 2022 et de plus du double du nombre observé entre 2019 et 2021.

Quatre de ces pays (Éthiopie, Haïti, Mozambique et Zimbabwe) n’avaient pas connu de telles épidémies en 2022.

Graphique 4
Pays confrontés à des épidémies massives de choléra

5. Les vaccins, une réponse cruciale malgré des stocks limités

Bien que les stocks de vaccins oraux contre le choléra restent limités, compte tenu du nombre d’épidémies nécessitant une réponse vaccinale, un nombre record de 35 millions de doses ont été expédiées vers 12 pays en 2023 pour aider à combattre les épidémies et sauver des vies. Un nouveau vaccin simplifié, Euvichol-S, devrait arriver sur le marché mondial d’ici la fin de 2024, contribuant ainsi à augmenter le stock mondial de vaccins pour les interventions d’urgence.

Aussi importante que soit la vaccination, l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène restent les seules solutions durables à long terme pour mettre fin à la pandémie de choléra.

Graphique 5
35 millions de doses de vaccins oraux contre le choléra ont été approuvées pour les interventions d’urgence et expédiées vers 12 pays en 2023
 
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