Le moustique tigre bientôt porteur d’épidémies en France ?

Le moustique tigre se propage chaque année de plus en plus en France, ce qui augmente les risques d’épidémies véhiculées par cet insecte nuisible.

Tristan Bergen 19/09/2024 18h00 5 minutes

La France métropolitaine est exposée à un risque « assez élevé » d’épidémies lié au moustique tigre dans un futur proche selon l’Anses, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

Un risque d’épidémie de plus en plus élevé

Le moustique tigre est désormais présent dans la majorité des départements métropolitains. Il s’agit en effet 78 départements qui sont aujourd’hui touchées par ce moustique, alors qu’en 2004, seul le département des Alpes-Maritimes recensait sa présence. Ces dernières années, Les cas de dengue et de chikungunya augmentent en France. Par exemple, nous avons pu identifier un années cinquante cas de dengue indigène en 2023 après un record 66 en 2022.

Jusqu’à présent, des cas autochtones ont été signalés. épidémies localiséesoù il a toujours été possible de retracer les origines des contaminations. On parle d’épidémie à partir du moment où il n’est pas possible de rattacher toutes les personnes infectées à un foyer, ce qui signifie que les transmissions échappent au dispositif de contrôle.

La présence croissante du moustique tigre en France, conditions climatiques favorables sa reproduction et son expansion, l’arrivée de personnes infectées en provenance de zones où circulent les virus, l’efficacité de la lutte contre les moustiques et la transmission virale sont autant de paramètres affectant l’éventuelle apparition d’une épidémie en France.

Selon l’Anses, une épidémie d’arbovirose (famille de maladies virales dont font partie la dengue, le chikungunya et le Zika) a une probabilité comprise entre 6 et 7, sur une échelle de 0 à 9, de se produire dans les 5 prochaines années en France métropolitaineIl est donc de plus en plus probable qu’une épidémie de ce type se produise dans notre pays dans un avenir proche.

Comment limiter les risques sur notre territoire ?

En cas d’épidémie, les moyens de prévention et de contrôle des arbovirus pourraient être rapidement saturé en France selon l’Anses, qui recommande donc d’adapter les moyens matériels, financiers et humains sur l’ensemble du territoire. Il est par exemple important renforcer les campagnes de prévention et de traitement dans les endroits les plus sensibles pendant les périodes à plus haut risque, à savoir la période estivale.

Le système financier pourrait rapidement se retrouver en tension en cas d’épisode majeur, notamment si les cas sont nombreux et répartis sur une grande partie du territoire métropolitain ou si une épidémie coïncide avec une autre, comme ce fut le cas par exemple aux Antilles en 2020, où une épidémie de dengue s’est développée en même temps que la crise du Covid-19.

Si l’offre de soins, notamment les médecins généralistes et les services d’urgence, est déjà sous pression ou saturée, comme cela peut être le cas pendant la période d’activité des moustiques, alors le risque serait également décuplé sur notre territoireAinsi, l’Anses recommande mieux promouvoir les expériences à l’étranger et de former les soignants aux facteurs de risque et aux signes avant-coureurs des formes graves d’arbovirose.

Une épidémie de ce type, même de petite taille, pourrait en effet affecter l’économie françaisesurtout tourisme avec une moindre fréquentation des zones concernées, un paramètre non négligeable quand on prend en compte que le moustique tigre est aujourd’hui le plus répandu dans le Sud et particulièrement le Sud-Est du pays, des endroits particulièrement fréquentés durant l’été.

 
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