« Nous exigeons le droit au streaming alternatif et indépendant »

Vous y êtes habitué si vous êtes un lecteur de Numérique : ici, nous aimons donner la parole à d’autres acteurs du monde du streaming comme FILMO, Shadowz ou SOFA VOD, au-delà des mastodontes américains. Ce mois-ci, nous avons pu accueillir un représentant de la plateforme UniversCiné, qui se présente comme une alternative cinéphile à Netflix, Disney+ et Amazon Prime Video.

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Fruit de l’union de producteurs et distributeurs français indépendants, UniversCiné se veut être un îlot de curiosité cinéphile dans le paysage du streaming en France. Voici quelques clés pour en savoir plus.

Qu’est-ce qu’UniversCiné ?

Créé en octobre 2006 par la société Le Meilleur du Cinéma (qui regroupe 45 sociétés de production françaises), UniversCiné était d’abord un service de VOD à l’époque où la fibre était encore inexistante.

Près de 20 ans (et une explosion du streaming vidéo) plus tard, la plateforme propose désormais une offre par abonnement, et arbore une ligne éditoriale attractive, entre carte blanche donnée aux réalisateurs, mise en avant de classiques et pépites méconnues de tous horizons.

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A noter ses catégories multiples et précises (« Éducation », « Humour noir », « Enfance », « Féminisme »…), et une sélection de programmes pour enfants de grande qualité.

UniversCiné, combien ça coûte ?

UniversCiné propose trois offres principales d’abonnement : une basique à 6,99 €/mois (1 € le premier mois), une premium à 9,99 €/mois (+ un film VOD par mois) et une cinéphile à 15,99 €/mois (+ trois films VOD par mois). A cela s’ajoute une offre étudiant, qui met l’abonnement de base à 4,99 € par mois.

A titre de comparaison, il s’agit d’un prix d’abonnement similaire à celui des plateformes FILMO (6,99 €) et Prime Video (6,99 €), et équivalent aux offres financées par la publicité de Netflix et Disney+.

La particularité d’UniversCiné réside dans son mix VOD/SVOD, qui permet d’avoir accès à des films récemment sortis en salles, tout en bénéficiant d’un catalogue relativement bien fourni de productions plus anciennes.

Quels films au catalogue ?

Nous le disions au début de cet article : UniversCiné, c’est un peu un village d’irréductibles gaulois face à l’envahisseur américain. Si la réalité n’est évidemment pas si simpliste, la plateforme se veut être une vitrine du cinéma d’auteur français et européen peu mis en avant sur Netflix et compagnie. Un angle forcément plus cinéphile, entre la ligne éditoriale d’Arte et celle de FILMO, qui séduira davantage un public curieux.

Au total, ce sont plus de 12 000 films proposés en VOD, environ 1 000 films en SVOD, et une sélection de séries grâce à un accord signé avec HBO. De quoi placer UniversCiné parmi les plus généreux en termes de proposition de vidéos à la demande.

Entretien avec Romain Dubois

Romain Dubois, directeur éditorial et marketing d’UniversCiné, était l’invité de La Quotidienne Twitch des Numérique, et il a répondu à nos questions. Il est notamment revenu sur l’histoire de la plateforme, son positionnement par rapport aux services de streaming américains, et son offre hybride particulière. Entretien.

Comment définiriez-vous l’identité d’UniversCiné ?

Romain Dubois : L’ADN d’UniversCiné est lié à l’histoire de ce syndicat de producteurs et de distributeurs, et donc à leurs catalogues de films d’auteur français et indépendants. Nous nous sommes ensuite élargis à tous les types de cinéma parce que c’était frustrant de se limiter, et nous souhaitions apporter une couleur plus populaire, que ce soit avec le cinéma américain, africain ou asiatique. Mais la naissance d’UniversCiné vient avant tout de cette volonté de proposer une alternative.

Ce que nous essayons de proposer avec notre catalogue, c’est vraiment le vidéoclub à l’ancienne : nous voulons tout simplement tout.
Romain Dubois, directeur éditorial d’UniversCiné

Comment choisissez-vous les films qui rejoignent le catalogue UniversCiné ?

Romain Dubois : Il y a en réalité deux entrées, la VOD et la SVOD, et donc deux modèles économiques différents. Côté « à la carte », ce que nous essayons de proposer avec notre catalogue, c’est vraiment le vidéoclub à l’ancienne : on veut tout simplement tout. Et nous avons presque tout, près de 80 % des films sortis en salles. Les derniers à résister un peu sont Disney et MGM, avec qui nous n’avons pas d’accord. Mais avec 12 000 films à la demande, nous sommes dans le top 3 des plateformes VOD en France.

Vous avez opté pour une plateforme hybride, à la fois VOD et SVOD. Comment en êtes-vous arrivé à ce choix ?

Romain Dubois : De nombreuses personnes se sont inscrites, mais étaient frustrées de ne pas pouvoir accéder au nouveau contenu. Mais du fait de la chronologie médiatique en France, il était impossible de le proposer dans une offre d’abonnement. C’est pourquoi nous avons lancé nos offres Premium et Cinéphile, qui incluent des films « à la carte » en plus d’un abonnement SVOD classique.

Avec 12 000 films à la demande, nous sommes dans le top 3 des plateformes VOD en France.
Romain Dubois, directeur éditorial d’UniversCiné

Comment UniversCiné se positionne-t-il par rapport à la surabondance actuelle d’offres de streaming ?

Romain Dubois : Nous comprenons ce problème d’inflation et de portefeuille non extensible. Du côté d’UniversCiné, nous avons une identité très forte, mais nous restons une offre complémentaire. Nous n’avons pas la prétention de rivaliser avec Netflix ou une autre plateforme milliardaire. Ce que nous prétendons, c’est revendiquer le droit à l’alternative, à la marginalité, à l’indépendance. C’est-à-dire du cinéma activiste, du cinéma du monde, des documentaires… Des choses qu’on ne voit pas forcément ailleurs.

Découvrez l’offre UniversCiné sur le site officiel de la plateforme de streaming.