recommandations actualisées sur la vaccination

recommandations actualisées sur la vaccination
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Paris, Société Francophone de la Sclérose en Plaques (SFSEP) a mis à jour ses recommandations sur la vaccination des patients atteints de sclérose en plaques (SEP). Pour la première fois, des experts définissent des délais à respecter entre l’administration d’un vaccin et le début du traitement immunosuppresseur, notamment dans le cas des vaccins vivants atténués.

Les principaux points de cette mise à jour ont été présentés lors de la Journées de neurologie francophone (JNLF 2024) et ont fait l’objet d’une synthèse publiée sur le site de la SFSEP [1]. Le document principal sera publié en mai dans Pratique neurologique. L’application mobile SFSEP sera également mise à jour pour aider à définir la stratégie de vaccination adaptée au patient.

« Il est important de réaffirmer l’importance de la vaccination contre le SRAS-CoV2, la grippe saisonnière et l’actualisation du calendrier vaccinal en général, auprès des professionnels de santé, du grand public et de nos patients quels qu’ils soient. ou leur traitement de fond », ont insisté les auteurs.

Le neurologue doit vérifier les vaccinations et le calendrier vaccinal avant de prescrire un traitement immunosuppresseur.

Vérifier la protection contre le zona

Certains points forts des premières recommandations « vaccination et SEP » de 2019 ont été validés et mis en avant dans cette mise à jour [2]. Ainsi, il est jugé fondamental de « mettre à jour le calendrier vaccinal le plus tôt possible » après le diagnostic de SEP et avant toute mise en route d’un traitement immunoactif.

Dans le cadre de la prévention du risque infectieux, « le neurologue doit vérifier les vaccinations et le calendrier vaccinal avant toute prescription de traitement immunosuppresseur », a rappelé lors de sa présentation le Pré Christine Lebrun-Frenay (CHU de Nice), qui a coordonné la rédaction des recommandations.

Le calendrier vaccinal des proches d’une personne atteinte de SEP doit également être vérifié. “Il faut expliquer clairement l’importance de la prophylaxie et de la vaccination du premier cercle”, a ajouté le neurologue.

L’intervenant a profité de l’occasion pour souligner qu’aucun vaccin n’est associé à un risque accru de développer la SEP, y compris les vaccins contre l’hépatite B, le SARS-CoV2 et le HPV, vaccins soupçonnés en France de participer au développement de la maladie.

Nouveau : avant de débuter un traitement immunosuppresseur, il convient également de vérifier la protection contre le zona, l’hépatite B, les pneumocoques et les infections par le virus du papillome humain (VPH).

Il n’y a aucun risque en cas de revaccination

Vaccination contre le VPH fortement recommandée

« Il faut être vacciné contre les HPV dès l’âge de 9 ans. Quel que soit le traitement immunosuppresseur envisagé, il existe un risque accru de dysplasie, de cancer du col de l’utérus, de condylome, de cancer de l’oropharynx. Il faut vraiment être intransigeant sur l’utilisation du vaccin Gardasil®. »

Quant à la vaccination contre le zona, le vaccin Shingrix® est disponible depuis 2023, plus efficace que le vaccin Zostavax®, également contre-indiqué chez les patients atteints de SEP. « Le niveau de vaccination est satisfaisant avec une seule injection. » De même, une seule injection est nécessaire avec le nouveau vaccin antipneumococcique Prevenar20®.

Dans le cadre d’un rattrapage, un maximum de trois vaccins, dont un vaccin vivant, pourront être administrés dans la même journée. Un délai d’au moins 15 jours doit être respecté entre deux injections de vaccins inertes si un seul vaccin est administré, contre un mois dans le cas de vaccins vivants atténués.

En l’absence de schéma vaccinal ou de doute sur les rappels à réaliser, “la stratégie est de revacciner”, a souligné le professeur Lebrun-Frenay. “Il n’est pas nécessaire de réaliser des sérologies”, qui seront forcément complexes à interpréter, a-t-elle précisé. « Il n’y a aucun risque en matière de revaccination. »

Chez les patientes atteintes de SEP souhaitant une grossesse, il est recommandé d’actualiser à nouveau le calendrier vaccinal : DTCP (diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite), ROR (rougeole, oreillons, rubéole), grippe, zona (VZV) et Covid- 19. Il n’est pas recommandé d’administrer des vaccins vivants atténués dans le mois précédant la conception.

Autre nouveauté : le rappel coqueluche peut être réalisé pendant la grossesse grâce au vaccin tétravalent DTCP, de préférence entre la 20e et la 36e semaine d’aménorrhée. Les vaccins vivants atténués sont contre-indiqués pendant la grossesse.

Prudence avec les vaccins vivants atténués

En post-partum, les vaccinations peuvent être mises à jour avant de reprendre les traitements immunosuppresseurs, notamment avec les vaccins vivants atténués, comme le ROR.

Chez les patients atteints de SEP, il est rappelé que l’utilisation de vaccins vivants est contre-indiquée en cas de traitement immunosuppresseur ou en situation d’immunosuppression. Les recommandations présentent donc pour la première fois les délais à respecter après un vaccin vivant atténué selon le type de traitement.

Par exemple, pour un traitement par fumarates ou tériflunomide, il faut attendre deux semaines après la vaccination avec ce type de vaccin, contre un mois dans le cas d’une corticothérapie par méthylprednisone ou d’un traitement par natalizumab. Un délai de six semaines est requis pour les modulateurs des récepteurs S1P et les agents anti-CD20.

Chez les patients sous traitement immunosuppresseur ou en situation d’immunosuppression, des vaccins inactivés peuvent être administrés. Il est recommandé de se vacciner chaque année contre la grippe saisonnière et contre le SRAS-CoV2 deux fois par an.

Pour le vaccin SARS-CoV2, une injection supplémentaire est recommandée en cas de primo-infection (schéma en trois injections).

Réponse vaccinale variable sous traitement

Concernant la réponse vaccinale à ces vaccins, elle peut être atténuée selon le type de traitement administré. Elle est normale en cas de traitement par interféron bêta, acétate de glatiramère, fumarates, tériflunomide, natalizumab, alemtuzumab, cladribine. Pour ces deux derniers traitements, le vaccin doit toutefois être injecté à distance du traitement.

Dans le cas des fumarates, les auteurs soulignent cependant l’absence de données permettant d’évaluer la réponse aux vaccins sous fumarate de diroximel et chez les patients présentant une lymphopénie sous fulmarate de diméthyle.

En revanche, la réponse est réduite lorsque le vaccin est administré lors d’un traitement par mitoxantrone, modulateurs des récepteurs S1P ou anti-CD20.

Pour aider les praticiens à déterminer quels vaccins proposer aux patients et les délais à respecter, l’application SFSEP intégrera les nouvelles recommandations d’ici la fin du mois. Il permettra notamment d’adapter la stratégie vaccinale ou de rattrapage en fonction du traitement prévu ou en cours.

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