« Un chat sur un toit brûlant », ou pourquoi les femmes aiment toujours autant

« Un chat sur un toit brûlant », ou pourquoi les femmes aiment toujours autant
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C’est dans le sud américain des années 1950, encore imprégné de la vision sudiste de ces planteurs de coton, blancs, aisés et en toute intimité (avec ce sentiment étouffant de huis clos qui entoure les individus), que Tennessee Williams a posé le scène pour sa pièce intitulée Chat sur un toit en étain chaud. Joué à Broadway pour la première fois en 1955, dans une production d’Elia Kazan. Le succès de la pièce fut tel que le dramaturge remporta le prix Pulitzer et Hollywood se précipita pour acheter les droits pour la porter à l’écran.

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Réunion de famille dans la chambre

Parce que le cinéma hollywoodien façonne nos images mentales communes, c’est un peu le film de 1958, joué par Liz Taylor dans le rôle de Maggie, et Paul Newman dans celui de Brick, que l’on recherche dans la production actuelle. au public. Une mise en scène qui nous propulse dans une pièce au mobilier colonial. La décoration – un peu trop littérale – évoque un intérieur familial qui n’échappe pas aux bruits de la vie sociale qui filtrent à travers les portes d’une pièce où plus personne ne dort.

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Maggie, « le chat », jouée par Wendy Piette, semble plus désireuse de son mari que Liz ne le paraissait à l’écran, par Paul Newman. Même si toutes deux partagent la même garde-robe de robes à la fois sages et suggestives, qui donnent corps au caractère, plus complexe qu’on pourrait le penser, de la femme désirante. Un exercice difficile, en effet, pour jouer l’épouse déchue sans sentiments excessifs. On aurait pu s’attendre à plus de fragilité, peut-être, aux signes d’une peur viscérale de perdre l’amour de son homme ?

Wendy Piette, dans le rôle de Maggie, « Un chat sur un toit brûlant ». ©Aude Vanlathem

Notre héroïne ne manque pas seulement à son mari (Tristan Schotte, torse nu mais pas que) qui préfère dormir sur le fauteuil – cela lui permet de tenir son verre de whisky en rêvant de Skipper, son coéquipier de football violemment disparu. Maggie nourrit l’ambition de créer un héritier. En effet, Papa (Michel Kacenelenbogen) est mourant : comment procéder pour récolter une partie de la richesse foncière ?

Au lieu de hausser le ton pour illustrer les difficultés d’un monde obsédé par le bien (le patrimoine, pas le bien et le mal), on préfère des voix plus nuancées évoquant les relations incestueuses entre une mère et son fils ; rivalités féminines nées de la domination masculine, enfin les non-dits majeurs entre père et fils. Lorsque les échanges se font plus doux, on accède bien mieux à l’ambivalence psychologique des personnages.

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Il y a quelque chose qui nous touche toujours dans l’histoire de Tennessee Williams, et partagé ici avec justesse, c’est la violence infligée au fils prodigue, homosexuel, de ne pouvoir vivre que dans le mensonge. Un mensonge connu de tous (sauf de la mère, qui est neurasthénique) qui entache toutes les relations intra-familiales. “On ne vit pas ensemble, on occupe la même cage», dira Maggie, qui ne peut éviter la vérité, également nue.

⇒« Chat sur un toit brûlant », au théâtre Le Public, jusqu’au 13 mai. 1h40. Info: https://www.theatrelepublic.be

 
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