Une alimentation équilibrée aide à maintenir une meilleure santé cérébrale et à préserver les capacités cognitives

Une alimentation équilibrée aide à maintenir une meilleure santé cérébrale et à préserver les capacités cognitives
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Une salade avec de la laitue fraîche, des tomates, des noix grillées et une vinaigrette au tofu miso yaki est photographiée dans un restaurant de Johannesburg.

Atlantico : Dans une étude récente publiée dans la revue Nature Mental Health, des chercheurs ont étudié la santé cérébrale d’individus identifiés avec quatre sous-types alimentaires distincts, à savoir non féculents, végétariens, riches en protéines et faibles en fibres et équilibrés. Quelle a été la méthode de cette étude et quelles en sont les principales conclusions ?

André Niéoullon : Il s’agit d’une étude basée sur l’analyse de données obtenues sur une large population de personnes originaires du Royaume-Uni, âgées en moyenne de 70 ans et déclarant, sur la base d’un questionnaire, s’adonner à l’un ou l’autre des régimes que vous évoquez. L’analyse est comparative, la référence étant l’alimentation considérée comme « équilibrée », de type méditerranéen. Le postulat de base, déjà très ancien, est qu’il existe une relation entre la santé d’un individu, notamment mentale, et sa façon de s’alimenter. Cette étude analyse corrélativement les impacts potentiels de 3 régimes (sans féculents, végétarien, riche en protéines-pauvre en fibres) sur la santé mentale en particulier. Elle est complétée par des analyses IRM (imagerie cérébrale), par la mesure de biomarqueurs, ou encore par une analyse large du génome des individus.

Conformément à ce qui était attendu, l’étude montre qu’il existe une relation entre une alimentation déséquilibrée et la prédisposition à un certain déclin cognitif, à l’incidence de maladies neurodégénératives, ainsi qu’à la survenue d’états de dépression ou d’anxiété, par exemple, tandis que la santé mentale des personnes dont l’alimentation est équilibrée, en prenant le régime méditerranéen comme référence, présente les meilleurs résultats. Concernant les données d’imagerie, l’auteur, membre éminent de la communauté scientifique indienne, met en évidence une atteinte à l’épaisseur du cortex cérébral dans le cas du régime favorisant la consommation de sucres et de graisses saturées ; et des études génétiques montrent, sans entrer dans les détails, des différences portant sur 16 gènes et 127 biomarqueurs entre cette alimentation très riche et les tenants du régime méditerranéen. Cependant, au-delà de la description des effets observés, peu de considérations en sont tirées.

Globalement, même si la catégorisation des régimes alimentaires basée sur des déclarations sans vérification peut être critiquée, notamment parce qu’il n’existe pas de données sur la consommation d’acides aminés essentiels, d’éventuelles carences en oligo-éléments ou encore en oméga 3 par exemple, il n’en demeure pas moins que cette étude vérifie, comme prévu, l’impact significatif de l’alimentation sur la santé mentale. Par exemple, plusieurs études – bien que critiquées par certains auteurs – ont déjà montré la plus grande fréquence des syndromes dépressifs chez les adeptes du régime végétarien. Mais rien n’exclut à ce stade que la santé mentale de ce groupe soit avant tout liée à la personnalité des individus plutôt qu’à leur manière de s’alimenter…

Comment une alimentation équilibrée conduit-elle à une meilleure santé cérébrale et cognitive ?

Le cerveau, tant au cours du développement que chez l’adulte, est très sensible pour son fonctionnement à l’apport essentiel non seulement de glucose, dont les neurones sont de grands consommateurs comme Source d’énergie, mais aussi d’acides aminés essentiels, d’oligoéléments, de vitamines (notamment A, C, E, B6, B9 et B12), ou encore des antioxydants d’origine exogène permettant éventuellement de lutter par exemple contre les processus dégénératifs. En revanche, le cerveau est très sensible à la consommation nocive d’alcool bien sûr, mais aussi d’acides gras saturés qui altèrent la structure et le fonctionnement des membranes des cellules nerveuses. À cet égard, nous savons par exemple qu’il existe une relation entre la consommation excessive de glucose, d’acides gras saturés et, plus généralement, le diabète et l’obésité, et l’incidence des maladies neurodégénératives. Dans ce cas, ce type de régime impacte significativement les fonctions cognitives. Il est également à noter que ces régimes trop riches entraînent des dommages à la microcirculation cérébrale qui limitent à la fois l’apport en nutriments et celui en oxygène, dont le cerveau est le plus gros consommateur de l’organisme, et impacte donc le fonctionnement neuronal.

Quels sont les bons conseils pour suivre une alimentation équilibrée afin de garder son cerveau en bonne santé et de préserver ses capacités cognitives ? L’éducation alimentaire précoce améliore-t-elle la santé cérébrale ? La diététique peut-elle affecter la santé mentale ? Le régime méditerranéen conduit-il à une meilleure santé cérébrale et à une réduction du risque de maladies neurodégénératives ?

Comme vous l’indiquez, en matière de prévention des atteintes aux fonctions cognitives et, plus généralement, à la santé mentale, il faut se référer à une éducation mettant en avant à la fois les ingrédients essentiels au bon fonctionnement du cerveau et, surtout, ceux présentant sans aucun doute une longue durée de vie. danger à terme, représenté par un déclin cognitif accéléré avec la vieillesse, y compris compte tenu de l’incidence des pathologies neurodégénératives dont notamment les démences de type Alzheimer. Ainsi, « vieillir en bonne santé » fait notamment référence aux études sur les super-centenaires, adeptes du régime méditerranéen, considérant que la plupart des « zones bleues », sauf au Japon, se situent principalement autour de l’arc méditerranéen. Cette éducation « à bien manger » pour préserver l’avenir a même été formalisée par certains qui y voient une nouvelle dimension thérapeutique de la santé mentale qu’ils appellent « psychiatrie nutritionnelle » ou encore « psycho-nutrition ». Pour ma part, je préfère m’en tenir à la notion d’éducation thérapeutique si essentielle dans notre société, ne serait-ce que pour dénoncer les conséquences désastreuses de certaines déficiences préconisées par quelques gourous autoproclamés sur le fonctionnement cérébral.

Les goûts alimentaires, un des facteurs clés des habitudes alimentaires, ont-ils des conséquences directes sur le cerveau, notamment sur les maladies chroniques et la santé mentale ? Des liens ont-ils été observés entre une consommation élevée de sucre et de graisses saturées et le déclin cognitif et les troubles psychiatriques ? Une alimentation malsaine est-elle associée à des risques plus élevés de dépression et d’autres troubles psychiatriques par rapport à une alimentation équilibrée et riche en aliments d’origine végétale ?

C’est un point que j’ai déjà abordé. Oui, il existe de nombreuses études, au-delà de l’étude citée dans cet article, considérant qu’il existe une relation entre la manière dont on s’alimente et l’incidence des états dépressifs, des capacités cognitives, ou encore la survenue de maladies neurodégénératives, le diabète ou encore l’obésité étant envisagés. dans ce dernier cas, comme « facteurs de risque » de ces maladies. Concernant la dépression, le lien avec l’alimentation a été exploré par plusieurs équipes estimant que la dépression représente un problème de santé publique majeur, avec une incidence d’environ 8 % de la population. Même si des résultats contradictoires ont été rapportés, il n’en reste pas moins que la plupart des études montrent qu’une alimentation trop riche en protéines et en sucres, éventuellement par un effet sur la circulation cérébrale, voire une alimentation carencée en fer, impactent l’humeur. Mais les données les plus intéressantes en la matière portent sur les effets positifs d’un apport en zinc, magnésium, vitamines B, huile d’olive et de la consommation de poissons gras pour réduire le risque de dépression.

 
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