Tout le monde connaît les héros de la mythologie grecque, ses dieux menés par Zeus, un vieux et puissant barbu – un homme donc. Du côté des héros, il y a par exemple Ulysse, courageux et intelligent, que la courageuse Pénélope attendait sagement et fidèlement, tissant pendant qu’il gambadait entre les bras et les jambes de Circé. Murielle Szac se passionne très tôt pour les mythes grecs, puis se rend compte que « ces récits de batailles, de vengeances et de trahisons n’étaient que des rebuts, des écrans virilistes masquant la réelle complexité des grandes figures qui hantent la mythologie (…) Au fil des siècles, les hommes ont accaparé les récits de l’Antiquité, les détournant au profit d’un ordre immuable : celui d’une vision machiste du monde… » Son livre ne plaira pas à ceux – ceux aussi – qui considèrent comme iconoclaste de remettre en cause le patriarcat, qui voient dans chaque chose une conspiration éveillée. un regard critique sur celui-ci. Les autres apprécieront. Ils découvriront par exemple la rebelle Artémis : « Ne jamais domestiquer la nature, ne jamais se soumettre à la domination masculine : avec ces deux principes, la sauvage Artémis est l’incarnation parfaite de ce que l’on appelle aujourd’hui « l’écoféminisme… ». Désormais, un vent nouveau souffle également. sur la mythologie antique, chic ! La déesse Athéna, rappelons-le, commença par donner une grosse migraine à son père Zeus jusqu’à ce qu’il lui ouvre le crâne et qu’elle éclate en poussant un cri de guerre (les filles rebelles et intelligentes sont des maux de tête pour les pères autoritaires). Mon préféré est Atalante – c’est aussi le titre d’un très beau film de Jean Vigo (1905-1934). Sexuellement libre, déterminée, “elle donne de l’espoir (…), elle nous pousse à croire en nos rêves les plus fous.” La relecture de la mythologie grecque proposée par Murielle Szac est assez passionnante.
