Le nombre de signalements d’injections illégales a atteint son plus haut niveau depuis six ans. En 2023, 104 signalements ont été émis contre des personnes exerçant la médecine esthétique sans avoir été formées, rapporte Le Parisien. Il s’agit d’un véritable problème de santé publique, car ces injections d’acide hyaluronique peuvent provoquer des dégâts importants.
En général, ces faux professionnels se font connaître sur les réseaux sociaux et ciblent les jeunes adultes, voire les mineurs. Ils opèrent dans des appartements, voire des débarras, pour des tarifs qui peuvent être deux à trois fois moins chers que ceux d’un vrai professionnel, comme l’explique la journaliste Lucille Pascanet sur BFMTV.
Complications très graves
Nez nécrotiques, bouches percées, ou encore perte de vision, les problèmes sont nombreux et les victimes aussi. Trop pour les professionnels du secteur, qui ne peuvent pas tous les traiter. Des interventions chirurgicales peuvent parfois être nécessaires. Certaines victimes peuvent même être contraintes de se faire amputer d’une partie du visage en raison d’une mauvaise utilisation du produit, ou d’un produit non destiné à être injecté.
En 2022, le Syndicat National de Chirurgie Esthétique (SNCPRE) a lancé une alerte nationale afin de sensibiliser les victimes potentielles de ces faux professionnels. Si cette initiative n’a pas permis de réduire le nombre de pseudo-médecins esthétiques, elle a néanmoins sensibilisé le grand public et les autorités.
Interdire la vente gratuite de produits
« Nous constatons une prise de conscience accrue de la part du public, des autorités sanitaires et judiciaires. Il y a eu des arrestations et des condamnations», explique le Docteur Adel Louafi à Parisien. Le cas le plus connu en France reste le procès de deux sœurs du Nord reconnues coupables d’avoir procédé à des injections sauvages de botox et d’acide hyaluronique sur plus de 600 clientes. Au total, 24 personnes ont porté plainte contre eux.
Pour résoudre ce problème, les professionnels du secteur réclament l’interdiction de la vente de l’acide hyaluronique au grand public. Aujourd’hui encore, il est possible d’acheter des seringues préremplies en pharmacie et de les injecter soi-même. De son côté, la France a soumis un projet de décret à la Commission européenne, qui n’a pas encore été publié.
