Vérifié le 19/09/2023 par Alexane Flament, Rédactrice
Laisser votre bébé pleurer pour lui apprendre à dormir toute la nuit tout seul ? Si des études scientifiques vantent les mérites de cette pratique, quelques précisions s’imposent !
Selon une étude australienne publiée dans la revue Pédiatriques, laisser votre bébé pleurer la nuit n’aurait aucun impact sur son état émotionnel. L’expérience a été menée auprès de 43 familles qui rencontraient des difficultés à endormir leurs nourrissons âgés de 6 à 16 mois.
Pour parvenir à ces conclusions, tous les couples ont été répartis en trois groupes afin de tester différentes méthodes d’endormissement : laisser le bébé pleurer un peu avant de le consoler puis allonger progressivement le délai avant l’intervention, attendre que l’enfant s’endorme pour se coucher ou ne change aucune habitude déjà en place.
Laisser votre bébé pleurer (un peu) n’affecterait pas son état émotionnel
Un an après l’étude, des scientifiques de l’Université d’Adélaïde affirment qu’aucune de ces méthodes n’a augmenté le niveau de stress des enfants soumis à l’expérience ni n’a eu d’impact sur leur bien-être comportemental et émotionnel.
Les résultats montrent même que la première technique permettait aux bébés de s’endormir légèrement plus vite que les autres.
Bien évidemment, l’idée de cette méthode n’est pas d’inciter les parents à laisser leur bébé pleurer pendant des heures mais d’attendre quelques minutes (pas plus de 15 minutes) avant d’intervenir.
Une méthode qui divise
Une méthode qui fait encore débat dans le milieu de la petite enfance. En effet, certains spécialistes soulignent que pleurer reste le seul moyen d’expression pour un bébé : il est donc important qu’un parent apprenne progressivement à traduire ses besoins, ce qui est plus compliqué s’ils sont ignorés.
---Une étude néo-zélandaise menée en 2012 par le professeur Wendy Middlemiss a également démontré que si cette méthode controversée parvient effectivement à réduire les crises de pleurs jour après jour, le niveau de stress (mesuré par le taux de cortisol) reste le même. il a élevé l’enfant plusieurs jours après l’attaque.
Des épisodes de stress également mis en cause par la spécialiste Catherine Gueguen, dans son livre Pour une enfance heureuse. Selon elle, l’enfant n’apprend pas l’autonomie en trouvant le calme seul mais comprend qu’il ne doit désormais compter que sur lui-même, ce qui peut mettre en péril sa propre estime mais aussi le lien d’attachement que les parents tentent d’établir avec lui.
La bonne méthode ? Le juste équilibre entre vos besoins et vos ressources
En réalité, il n’existe pas de bonne façon de gérer les pleurs de votre bébé. Le plus important est de les écouter, d’anticiper, de comprendre et de répondre à leurs besoins (physiologiques ou émotionnels).
S’il est nécessaire que vous répondiez rapidement aux cris de votre tout-petit pour le calmer et le rassurer, apprenez aussi à vous libérer de la culpabilité : vous avez aussi droit à quelques minutes de répit.
Alors soyez également attentif à vos besoins ! Si vous vous sentez dépassé, que vous n’arrivez pas à dormir et que vous êtes à bout de souffle, n’hésitez pas à demander de l’aide pour que quelqu’un prenne la relève. Il ne faut pas avoir honte : tous les parents traversent des difficultés et se sentent coupables d’avoir échoué par endroits.
Plutôt que de laisser votre bébé pleurer seul dans sa chambre et s’inquiéter de l’autre côté du mur, vous pouvez accompagner ses cris et l’amener en douceur à s’endormir en toute autonomie.
Le tenir dans vos bras peut en effet l’apaiser, mais vous pouvez aussi le rassurer par des touches, des mots gentils ou votre simple présence dans la pièce. Enfin, n’hésitez pas à établir des rituels de sommeil pour créer un environnement propice à un sommeil doux et sécurisé.