
C’est l’un des virus hivernaux qui inquiète le plus les parents de nouveau-nés. Chaque année, la bronchiolite touche plus de 450 000 enfants. L’année dernière, l’épidémie a été particulièrement virulente, provoquant l’hospitalisation de plus de 73 000 enfants. En région Centre-Val de Loire, on compte en moyenne 24 000 naissances par an. L’année dernière, 1 748 bébés ont été hospitalisés suite à une bronchiolite.
“C’est une maladie classique, le plus souvent banaleexplique le docteur Lyon, médecin généraliste à Tournon-Saint-Martin, au sud de l’Indre, et responsable de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). Mais cela peut provoquer des formes graves et un enfant se dégrade très vite. Beaucoup plus rapide qu’un adulte. L’année dernière, conjuguée aux virus de la grippe et du covid, cela a provoqué une situation très compliquée dans les hôpitaux qui fonctionnent désormais quasiment tout le temps en mode dégradé…“
Risque de saturation à l’hôpital public, conséquence d’une hospitalisation chez un nourrissonSéquelles possibles de bronchiolite, inquiétude parentale, autant d’arguments qui plaident en faveur d’un vaccin pour protéger les nouveau-nés de cette infection souligne l’Agence régionale de santé.
Un vaccin gratuit
“On sait que les plus vulnérables sont les enfants de moins d’un an et que la maladie débute traditionnellement en octobre et dure jusqu’en février.explique Claire de Brot, directrice de l’Agence régionale de santé du Centre-val de Loire. C’est pourquoi nous proposons ce nouveau vaccin aux enfants nés entre février 2023 et février 2024. Nous considérons que les autres, soit ont dépassé l’âge du plus grand risque, soit ont déjà été confrontés à la maladie et sont donc immunisés.« .
---Il ne s’agit pas à proprement parler d’un vaccin mais plutôt d’un anticorps injecté à l’enfant**, provoquant une réponse immunitaire immédiate. “Selon Vidal, on constate une réduction de 80 % du taux d’hospitalisation chez les enfants vaccinés et une réduction de 75 % du risque de développer une forme très grave.« .
Depuis le 15 septembre, le vaccin est offert aux parents de nouveau-nés à la maternité. Pour ceux nés avant la mise en place du protocole, il est possible de l’obtenir en pharmacie sur ordonnance et faire réaliser l’injection par une sage-femme, un pédiatre, un PMI ou encore un médecin généraliste. Ce vaccin est gratuit. “Les maternités de la région ont reçu 1.000 doses, distribuées selon l’activité traditionnelle de chacune. Il y aura du réapprovisionnement au cours de la saison en fonction des besoins.« .
Le vaccin n’est pas obligatoire. Il est compatible avec l’ensemble du schéma vaccinal traditionnel et ne perturbe pas le schéma d’injection. « D’après les retours qu’on a, ça ne rend pas les petits malades. C’est très très bien toléré” assure Claire de Brot qui insiste sur la nécessité de maintenir les gestes barrières avec les nouveau-nés.