Chaque année à la même période, elle revient perturber les familles et mettre sous pression les services de santé (médecins libéraux, urgences, hôpitaux, etc.). Chaque hiver, la bronchiolite touche 30 % des nourrissons de moins de 2 ans (480 000 cas par an) et 2 à 3 % des nourrissons de moins de 1 an sont hospitalisés, selon Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France.
Lors d’un point presse ce mardi 19 septembre 2023, les autorités sanitaires ont fait le point à l’approche de l’hiver propice à cette épidémie saisonnière de bronchiolite.
Utiliser les gestes barrières
La bronchiolite est une infection causée par une famille de virus qui provoque des difficultés respiratoires chez les tout-petits et des symptômes très légers chez les enfants plus âgés. Chez les jeunes nourrissons, ce manque d’oxygène peut entraîner pause respiratoire
et hospitalisation en soins intensifs. C’est donc sur eux que reposent les risques et la vigilance est donc de mise pour les jeunes parents.
C’est le RSV (virus respiratoire syncytial) qui est à l’origine de la plupart des cas de bronchiolite, mais d’autres peuvent en être la cause (Covid, ou grippe par exemple). Beyfortus, cependant, n’est efficace que contre ce virus.
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Les autorités ont ainsi insisté sur la nécessité de mesures barrières spécifiques aux tout-petits, notamment dans les lieux à risque comme les supermarchés ou les transports en commun, notamment à l’approche des fêtes familiales et de fin d’année.
Pour les jeunes parents, se laver les mains et porter un masque en cas de symptômes est encore plus important. Les autorités ont également souligné que les confinements avaient prouvé l’efficacité de ces actions, puisque les bronchiolites avaient presque totalement disparu durant ces périodes – même s’il n’est évidemment pas question de revenir à de telles mesures.
---Espoirs d’un traitement préventif
Mais l’espoir des autorités sanitaires concerne surtout le Beyfortus, disponible depuis vendredi 15 septembre. La France est l’un des premiers pays à acquérir ce médicament de Sanofi, validé par la Haute autorité de santé (HAS). 200 000 doses ont été achetées par les autorités et sont destinées aux bébés nés depuis février dernier et aux enfants à naître. Proche des traditionnels stages de vaccination obligatoire des enfants, ce traitement sera gratuit pour cette année, a indiqué le ministère.
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Il ne s’agit pas du même mécanisme qu’un vaccin, mais de l’injection d’anticorps (nirsevimab) visant à bloquer le virus, et à offrir une protection rapide dès les premiers jours. Un anticorps très proche d’un autre utilisé depuis trente ans chez les bébés prématurés pour les protéger de la bronchiolite, a expliqué Christèle Gras Le Guen, chef du service de pédiatrie au CHU de Nantes et ancienne présidente de la Société française de pédiatrie.
Les essais, incluant plus de 10 000 autres enfants, ont été concluants, avec une réduction des consultations de 75% et une réduction des hospitalisations de près de 80%, et des effets secondaires rares et légers, selon les études citées.
Une stratégie ministérielle plus large
Si l’objectif du gouvernement est d’anticiper et d’alléger la pression sur l’offre de soins, le but de cette campagne n’est pas de sauver l’hôpital, c’est d’abord de sauver les enfants
, avons-nous insisté. L’accent est donc mis sur la prévention et sur le fait que l’efficacité de cette campagne dépendra de l’association du traitement aux mesures barrières.
Dans tous les cas, la campagne du ministère de la Santé s’inscrit dans une stratégie plus large visant à limiter la circulation des virus. Une campagne de communication (radio, affiches…) sera également lancée dans quelques jours autour de messages de prévention, favorisant les gestes simples et barrières.
