Pourquoi est-ce important?
Le diagnostic de rhinosinusite bactérienne aiguë chez l’enfant est cliniquement difficile car une infection virale peut entraîner les mêmes symptômes. En l’absence de conseils fiables ou d’un test de diagnostic rapide, l’antibiothérapie est donc couramment prescrite de manière inappropriée chez certains enfants. Afin d’améliorer la pertinence de la prescription, cette étude a voulu évaluer d’une part si la colonisation par certaines bactéries des fosses nasales au moment du diagnostic est associée à une meilleure efficacité de l’antibiothérapie, et d’autre part si elle l’apparition d’un écoulement nasal, clair ou non, est un signe clinique pertinent pour orienter la prescription.
Méthodologie
Cette étude multicentrique a inclus des enfants âgés de 2 à 11 ans vus en consultation pour une rhinosinusite aiguë persistante (symptômes pendant 11 à 30 jours sans amélioration) ou s’aggravant (aggravation après une période d’amélioration) et éligibles à une antibiothérapie. Ils ont été randomisés en double aveugle entre un traitement par amoxicilline – acide clavulanique (90 mg/kg/j – 6,4 mg/kg/j) ou un placebo pendant 10 jours. Un écouvillon a été réalisé pour rechercher plusieurs agents pathogènes (S pneumoniae, H influenzae, M catarrhalis) lors de la consultation. Les symptômes ont été évalués par les parents et/ou les soignants au cours des 10 jours à l’aide de l’échelle validée des symptômes de rhinosinusite pédiatrique. Les critères d’efficacité incluaient la sévérité des symptômes selon le score PRSS (échelle Échelle des symptômes de la rhinosinusite pédiatrique), l’échec du traitement, l’apparition d’une otite moyenne aiguë et la nécessité d’un traitement antibiotique complémentaire.
Principaux résultats
---Au total, 510 enfants ont été inclus dans l’étude (âge médian 5 ans, 54% de garçons), parmi lesquels 71% avaient une bactérie pathogène présente dans l’échantillon (principalement H. grippe Et Pneumonies) et 67 % avaient un écoulement nasal coloré. Il n’y avait aucune corrélation entre ces deux paramètres.
Les enfants du groupe antibiotiques présentaient des symptômes plus courts que ceux du groupe placebo (médiane 7,0 contre 9,0 jours, p = 0,003). Ils étaient également moins susceptibles de connaître un échec thérapeutique, de développer des otites ou de recevoir d’autres antibiotiques systémiques.
Les enfants qui avaient une culture nasopharyngée positive ont eu un meilleur soulagement des antibiotiques que les autres (différence moyenne du PRSS -1,95 [-2,40 à -1,51]). En revanche, aucune différence n’a été observée selon l’aspect de l’écoulement nasal.
La fréquence des diarrhées cliniquement significatives était plus élevée dans le groupe antibiotique (11,4 % contre 4,7 % sous placebo).