patrouille de France, Notre-Dame, homard à Versailles… les coulisses d’une visite d’État royale

patrouille de France, Notre-Dame, homard à Versailles… les coulisses d’une visite d’État royale
patrouille de France, Notre-Dame, homard à Versailles… les coulisses d’une visite d’État royale
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La météo, incertaine en début de semaine, a donné des sueurs froides au protocole de l’Elysée. Mais en regardant les prévisions annoncées pour le mercredi 20 septembre dans l’après-midi, nous avons préféré rester confiants. Emmanuel Macron ne veut pas manquer son effet lorsqu’il déambule sur les Champs-Élysées vers 15h30 en compagnie du roi Charles III.

Installés dans une Citroën DS7 décapotable, ils quitteront l’Arc de Triomphe pour rejoindre le palais présidentiel, 1,5 km plus bas. Autour d’eux, 136 chevaux de la Garde républicaine en tenue d’apparat. La même chose que lors du défilé du 14 juillet. Dans le ciel, le passage de la Patrouille de France et des Flèches Rouges de la Royal Air Force. Grandiose.

Le chef de l’Etat attendait cette carte postale depuis près de six mois. Il a encore la gorge serrée ces jours-là, fin mars, où après des nuits de violences consécutives au passage forcé de la réforme des retraites, le souverain britannique a décidé de reporter sa visite d’État, sa première depuis la mort de la reine Elizabeth II. Finalement, c’est Berlin qui a eu ce privilège…

Qu’importe, c’est en majesté que la France s’apprête à l’accueillir à partir de mercredi, en compagnie de la reine Camilla. Le programme est dense, trois jours, durant lesquels Charles III prévoit de se rendre, entre autres, à Notre-Dame jeudi, pour suivre l’avancée des travaux de restauration, puis au marché aux fleurs de l’île de la Cité que sa mère j’ai tellement aimé. Vendredi, c’est à Bordeaux (où vit une importante communauté anglaise) qu’il fera également le déplacement, notamment pour se rendre dans les forêts de Gironde ravagées par les incendies à l’été 2022.

«C’est le summum en matière de réception officielle offerte par la République»

Mais le point culminant de la visite est sans conteste prévu le soir même de son arrivée. Mercredi, sous les ors de Versailles, pour un dîner d’État exceptionnel dans la Galerie des Glaces où sont attendus plus de 150 convives. « C’est le summum en termes de réception officielle offerte par la République. Peu de chefs d’État étrangers ont eu ce privilège », commente le palais. En 1957, la reine Elizabeth, à peine installée sur le trône britannique, jouit du même éclat. Puis les Kennedy.

Mais déjà, comme au printemps dernier, le choix de ce banquet dans la salle bâtie pour être le symbole de la toute-puissance du Roi Soleil fait débat. Procès en monarchisme pour Emmanuel Macron, avec cette splendeur célébrée dans une France aux prises avec le pouvoir d’achat. Mais Versailles répond avant tout à un souhait de Charles III, « sensible à l’idée de marcher sur les traces de sa mère », dit l’Élysée, et à une volonté de « faire briller la France », avec « le plus connu lieu en dehors de nos frontières.

« Versailles est un symbole monarchique, mais aussi celui des bonnes manières et de l’excellence française », commente le spécialiste des têtes couronnées Stéphane Bern, pour qui il ne faut pas négliger la portée diplomatique d’un tel événement : « Le château a toujours été conçu comme un outil diplomatique. . Louis XIV a reçu pour montrer les arts de la table et promouvoir les talents français.

Anne-Sophie Pic et Yannick Alléno en cuisine

De ce point de vue, les convives seront servis. Parmi eux, des membres du gouvernement, de grands patrons des deux côtés de la Manche, mais aussi des personnalités du monde des arts et du spectacle, comme l’actrice Kristin Scott Thomas ou le romancier Ken Follett.

La soirée débutera par un intermède musical de vingt minutes dans la Chapelle Royale, dirigé par le violoniste suédois Daniel Lozakovich. Puis le couple présidentiel ainsi que le roi et la reine rejoindront le reste des convives pour ce dîner XXL : une table de 62,5 m de long et 1,5 m de large. Emmanuel Macron et Charles III seront assis côte à côte, au centre, avec leurs épouses à côté d’eux.

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En cuisine, les meilleurs chefs : Anne-Sophie Pic pour l’entrée et Yannick Alléno pour le plat. Tous deux sont récompensés de trois étoiles au guide Michelin depuis 2007. Puis le célèbre pâtissier Pierre Hermé pour le dessert.

Organiser un tel dîner est forcément un défi. Logistique, goût et politique. Se tromper sur les goûts du roi ou de la reine, c’est un incident diplomatique garanti. L’Élysée et Buckingham travaillent conjointement depuis janvier dernier avec les chefs pour préparer le menu royal.

Homard bleu, galette de crabe et voile d’amande fraîche, volaille de Bresse

« Quand on sert autant de monde, il ne faut jamais se lancer dans des choses trop sophistiquées, car tout le monde n’a pas les mêmes goûts. Il faut donc privilégier les choses simples », confie Yannick Alleno, qui revient tout juste du Grand Prix de Formule 1 de Singapour, où il a assuré l’assistance dans les paddocks le week-end dernier.

L’entrée a été définitivement validée en début de semaine. Ce sera un homard bleu et un crabe en pot, accompagnés d’un voile d’amandes fraîches et de menthe. Le plat sera une volaille de Bresse au goût de maïs, accompagnée d’un gratin de cèpes.

Les plats seront proposés dans le célèbre service aux oiseaux Duplessis, en porcelaine de Sèvres, le plus prestigieux. Boissons, dans des verres en cristal de Baccarat. Le fromager de la Maison Anthony servira dans une assiette un Comté trente mois, une bûche de chèvre et un Stichelton (un fromage bleu 100% anglais), accompagnés d’une gelée à base de mirabelles.

Enfin, en dessert, Pierre Hermé réalisera une de ses valeurs sûres : l’Ispahan avec son macaron rose, accompagné d’un sorbet litchi. Pour que cette visite d’État soit royale, en tous points.

Le programme de la visite d’État de Charles III en France

mercredi 20 septembre

  • 14h45 : cérémonie à l’Arc de Triomphe, réunissant Emmanuel Macron et son épouse Brigitte, le roi Charles III et la reine Camilla. Rallumage de la flamme et dépôt de gerbes au pied de la tombe du Soldat inconnu. Descente des Champs-Élysées
  • 16h00 : rencontre bilatérale entre Emmanuel Macron et Charles III
  • 16h45 : cérémonie de replantation du chêne offert par le président en l’honneur du roi, à l’ambassade britannique
  • 20h : Dîner d’État à Versailles

jeudi 21 septembre

  • 10h40 : accueil du roi au Sénat, par son président Gérard Larcher et la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. Discours devant les élus. De leur côté, Brigitte Macron et la Reine lanceront le prix littéraire franco-britannique à la Bibliothèque nationale.
  • 14h50 : visite du chantier Notre-Dame
  • 15h40 : Charles III prend la parole au Muséum national d’histoire naturelle. Brigitte Macron et la reine Camilla iront au 19M (Paris 19e siècle). Le couple royal se rendra à Saint-Denis pour rencontrer des associations sportives et des personnalités.
  • 19h : rencontre informelle du président avec le roi

vendredi 22 septembre

  • Déplacement du couple royal à Bordeaux, où ils rencontreront des militaires et visiteront un vignoble écologique
 
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