« Supprimez la loi Evras ! Lancée le 11 septembre, une pétition adressée à Gabriel Attal a déjà récolté plus de 13 000 signatures. Elle demande expressément au ministre de l’Éducation nationale de “réagit sur sa loi et la retire”, parce-qu’elle « enseigne la sexualité aux enfants du préscolaire et du primaire ».
En parallèle de cette pétition, la vidéo circule massivement sur les réseaux sociaux
. Elle explique, face caméra : «Je voudrais parler de la loi Evras, car apparemment beaucoup de gens ne connaissent pas cette loi. Qui existe et qui est appliqué depuis 2012 en Belgique. La dernière version de la loi en France, 2023-2024, qui vient de paraître, fait plus de 300 pages. Leur projet est de parler aux enfants de maternelle âgés de 5 ans et plus. A partir de 9 ans, c’est la masturbation, l’orgasme. Les influences positives et négatives de la pornographie, à 9 ans. Elle poursuit, visiblement très en colère : « On va dire aux enfants : « Alors petit garçon, tu ne te sens peut-être pas un peu comme une fille ? Mais ne t’inquiète pas, c’est normal, peut-être que tu deviendras une fille. Ils veulent rendre nos enfants trans.@Nadou G, une mère consternée, parle de la loi #EVRAS en vigueur en #Belgique depuis 2012. Elle mentionne la nouvelle version de cette loi qui a été introduite en #France pour l'année 2023/2024. pic.twitter.com/Vgcg5Y37aZ
— Nouvelle Aube - Yeni Şafak Français (@nouvelleaubefr) September 15, 2023
Un guide pour les professionnels
Tout récemment, mercredi 13 septembre,
d’une pétition “contre le S du guide Evras, qui signifie sexualité avancée dès 5 ans”adressé “au monde entier, aux Français”. Dans son post sur X, Rohff critique « la loi Evras qu’ils veulent faire passer tranquillement ».Si vous refusez qu’on apprenne à vos enfants,vos neveux et nièces de 5 ans à se masturber et qu’on leur enseigne la pénétration et la pornographie à 9 ans comme l’indique la loi Evras qu’ils veulent faire passer en douce, Signez vite cette pétition et faites la tourner un… pic.twitter.com/THTpDWbBBm
— ROHFF (@rohff) September 13, 2023
Problème : Ces publications font référence à “une loi” ce qui, d’une part n’en est pas un, d’autre part, ne concerne pas la France mais la Belgique, où le sujet fait également l’objet d’une désinformation massive.
Ces posts font référence à la généralisation du guide Evras, un programme d’éducation à la vie relationnelle affective et sexuelle mis en place en Belgique. En effet, le 7 septembre, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté un projet de décret permettant l’instauration de séances obligatoires de deux fois deux heures en sixième, puis en deuxième. Jusqu’à présent et depuis 2012, dans le pays, ces ateliers se déroulaient déjà sur la base du volontariat. Ils resteront également facultatifs avant la sixième, sous la forme d’un programme adapté à chaque tranche d’âge.
Ce guide de 300 pages, destiné non pas aux étudiants, mais aux professionnels qui encadreront ces séances, a donc pour objectif de «marquez les interventions d’Evras réalisées auprès des enfants et des jeunes» de manière commune, en vue de cette généralisation.
---Incendies et dégâts
Et en Wallonie, elle fait l’objet d’une intense polémique depuis plusieurs mois déjà. Polémique qui s’est intensifiée lors de la rentrée. Ainsi, dans la région, plusieurs écoles ont été vandalisées et incendiées dans ce contexte tendu. Quatre incendies ont touché des établissements de Charleroi dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 septembre. Sur place, les autorités ont constaté des revendications claires contre le programme. Au cours des deux nuits suivantes, deux autres écoles ont également été endommagées. Une enquête pour “conspiration” Et « incendie criminel » a été confié à la police judiciaire fédérale de Charleroi, confirme le procureur du Roi VérifierActualités. En fin de semaine, à Liège, deux autres écoles ont été visées même s’il n’y a, à ce stade, aucun lien avec l’enquête de Charleroi, nous précise le parquet.
Des dégâts qui sont commis sur fond de fake news virales diffusées sur les réseaux. En ligne, cette polémique est alimentée par les internautes qui affirment notamment que ce guide, « teinté de propagande LGBT », « pousse à la sexualisation des enfants ». Et pour fustiger un “endoctrinement” Et un « culture pédophile ».
Dans une pétition, ils indiquent que «nos enfants seront informés des possibilités de SEXE individuel et en groupe, MASTURBATION, dès l’âge de 5 ans dans les écoles, et dès l’âge de 9 ans informés et soumis à la pornographie… PAR DES TRAVAILLEURS EXTÉRIEURS».
La France n’est pas épargnée par les fausses nouvelles
Nos confrères de la RTBF ont examiné ce guide afin de vérifier ces affirmations. Il apparaît que les indications concernant la masturbation ne concernent pas la tranche d’âge 5/8 ans, mais les tranches 9/11 ans et 12/14 ans, puisque la pratique de la masturbation volontaire débute dans cette tranche d’âge, selon les autorités belges. planification familiale. L’objectif de cet apprentissage est de permettre à un adolescent de « écoutez vos besoins et désirs sexuels et comprenez que la masturbation est une pratique normale, quel que soit votre sexe »note le guide.
Concernant la pornographie, selon ce guide il n’est pas question de montrer des images pornographiques à des enfants, mais d’aborder ce sujet avec des mineurs. L’objectif étant qu’ils apprennent à identifier une image inappropriée, mais aussi à réfléchir au fait qu’elle véhicule « des normes irréalistes » et qu’ils peuvent remettre en question les représentations de la sexualité. Le guide espère donc que les adolescents exposés à la pornographie, de leur plein gré ou non, pourront aborder ce contenu avec « un esprit critique » concernant les normes et les valeurs qu’ils véhiculent.
Si la « loi Evras » n’a donc rien à voir avec la France, un document équivalent existe déjà dans notre pays. Il s’agit de « guide pratique : accompagnement à la vie relationnelle, affective et sexuelle », qui est accessible sur le site Internet du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Il a également évoqué plusieurs catégories d’âge (moins de 6 ans, 6 à 10 ans, 10 à 15 ans et 15 à 18 ans) qui peuvent être confrontées à ces thématiques. Les questions liées à la pornographie et à la masturbation sont également abordées, avec des mises en situation destinées aux animateurs, moniteurs sportifs ou entraîneurs qui traiteront des questions liées à la sexualité des enfants et des adolescents.
D’ailleurs, la France n’est pas non plus épargnée par les polémiques et les fake news sur le sujet. En 2018, une fausse nouvelle circule annonçant que Marlène Schiappa aurait généralisé des cours d’éducation sexuelle où la masturbation serait enseignée dès la maternelle. En 2019, une autre fausse information virale affirmait qu’un livre scolaire destiné aux enfants de CE1 et CE2 leur enseignait la pénétration vaginale, anale et orale, évoquant alors les doigts, les pénis, les sextoys. Et leur conseiller d’être détendus pour avoir moins de douleur. Il s’agissait en fait d’une brochure destinée « aux adolescents qui débutent leur vie sexuelle » et qui n’était pas distribué dans les écoles primaires.