“HPI”, l’enfant très légitime des “Cinq Dernières Minutes” et “Clair de lune” – .

“HPI”, l’enfant très légitime des “Cinq Dernières Minutes” et “Clair de lune” – .
“HPI”, l’enfant très légitime des “Cinq Dernières Minutes” et “Clair de lune” – .
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Mehdi Nebbou, Bruno Sanches et Audrey Fleurot, dans la saison 3 de la série « HPI », réalisée par Djibril Glissant. MANUEL DE TOUS LES SAINTS

CHRONIQUE

Premier constat, l’absorption de HPI (haut potentiel intellectuel) à fortes doses n’est pas contagieux (après quatre jours de visionnage des trois saisons dans leur intégralité ; la dernière, actuellement en diffusion, est disponible sur la plateforme TF1max). Bien sûr, arrivé à la fin du 24e épisode des enquêtes de Morgane Alvaro et Adam Karadec, nous avons fait de grands progrès dans la découverte du coupable, dont on devine l’identité de plus en plus tôt.

Cette perspicacité n’est pas due à une augmentation brutale du quotient intellectuel du spectateur, mais à la familiarité qu’il a acquise avec la structure répétitive des cas que le consultant surdoué et le commandant psychorigide incarnés par Audrey Fleurot et Mehdi Nebbou doivent élucider. . De ce côté-là, HPI est fermement ancrée dans la tradition policière qui colle à la fiction française depuis Les cinq dernières minutes (1958-1973), avec ses meurtres alambiqués qui semblent n’avoir été commis que pour montrer le talent des enquêteurs.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Audrey Fleurot en surdouée loufoque dans « HPI » sur TF1

Heureusement, il y a tout le reste, qui fait de la série créée par Stéphane Carrié, Alice Chegaray-Breugnot et Nicolas Jean un objet que l’on rencontre rarement sur nos écrans : une comédie ancrée dans un territoire reconnaissable (Lille et ses environs) malgré la métamorphose de la fantaisie, suffisamment aventureuse dans le modelage des personnages pour contrebalancer le conservatisme procédural évoqué plus haut (et cet aspect tient avant tout au travail des acteurs), produite et mise en scène avec une exigence qui évite la lassitude générée par la plupart de ses concurrents.

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Ces exceptions à la norme de la télévision linéaire française (depuis HPI est diffusé par TF1) a trouvé une récompense inattendue. Depuis ses débuts il y a deux ans, la série a été un énorme succès. Le dernier épisode (le quatrième de la troisième saison), diffusé le 25 mai, a de nouveau réuni près de 7,5 millions de spectateurs, un chiffre qui nous ramène à l’âge d’or de la radio.

Greffe réussie

Comme nous sommes en France, il ne peut y avoir de succès sans l’onction hollywoodienne. ABC, la chaîne américaine, filiale de Disney, a acquis les droits de HPI et vient d’annoncer que Kaitlin Olson (crême Philadelphia) et Daniel Sunjata (sauve moi) reprendra les personnages de Morgane Alvaro et Adam Karadec.

On retrouve une certaine logique dans cette transatlantique. HPI est le fruit d’une greffe réussie, celle de la sitcom américaine sur la série policière française. Sur cette souche inerte, les créateurs ont réussi à faire vivre un petit univers familier, qui s’agrandit et se rétrécit au fil des saisons (le rythme soutenu auquel ils se succèdent n’est pas pour rien dans le succès de l’entreprise) sans jamais perdre de vue de la dynamique du couple central.

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