Si autrefois la passion des greens de golf les rapprochait, c’est sans doute désormais dans les prétoires que la famille Tovo et les représentants du groupe Loisirs Solutions devraient se retrouver. Le premier envisageait de vendre le golf du domaine Allot au second. La transaction a échoué… Et dans des conditions que certains jugeront floues.
Loin des bunkers et des pièges, l’affaire, au départ, semblait rouler comme une balle sur un fairway : le 1est Mai 2023, un accord est ainsi signé entre les parties. Avec une opération singulière qui devait déboucher sur une vente officielle le 30 juin 2024, soit un peu plus d’un an plus tard. Après des années sur le marché, le golf de Boé avait apparemment trouvé preneur en la personne de Jean-Sébastien Muet, représentant du groupe Loisirs Solutions. Un résultat qui n’est jamais arrivé.
En prime, l’ancien acheteur est resté sur place jusqu’à ces jours-ci. Soit six mois au-delà de la limite fixée par l’accord. Hervé Tovo explique.
La vente de votre golf ne s’est pas déroulée comme prévu…
C’est le moins qu’on puisse dire ! Le précédent acheteur nous a vendu du rêve. Et le pire, c’est que le 30 juin, lorsqu’il nous a dit qu’il n’achèterait pas, il n’est pas parti. Nous avons eu beaucoup de mal à le faire quitter les lieux. Il est parti le 8 décembre, date à laquelle j’ai finalement repris l’entreprise.
Alors pendant cinq mois, il a exploité le site sans en être propriétaire ?
C’est exactement ça. Il ne répondait plus au téléphone, nous communiquions uniquement par SMS ou emails. Finalement, début décembre, une issue favorable nous est arrivée, avec son départ officiel.
Cependant, il avait de grands projets pour le terrain de golf et le château.
Aménager et moderniser le parcours, créer un restaurant, un hôtel 3 ou 4 étoiles. C’était vraiment le projet que ma famille attendait. Mais voilà…
Avez-vous perdu de l’argent dans cette opération ?
À coup sûr. La vente n’a pas eu lieu et nous avons ensuite engagé des fonds dans la transaction. Ce 18 décembre, un arrêté d’urgence a été lancé. Nous demandons une compensation. Évidemment, cette affaire va finir devant les tribunaux.
Au cours des 18 derniers mois, tout n’est pas sombre, n’est-ce pas ?
Avec son directeur, l’acquéreur a remis le golf en état d’exploitation. Le site est bien entretenu, une équipe fiable et compétente est en place sur le plan administratif et la maintenance du parcours.
Comment se portent le golf et son restaurant ?
Le restaurant se porte bien, il y a du monde régulièrement. Quant au golf, nous comptons 180 membres. C’est bien, mais il faudrait atteindre 250 pour assurer l’équilibre. Je suis convaincu que nous les atteindrons bientôt.
Nous ne laisserons pas tout cela se perdre. Je n’ai jamais abandonné quoi que ce soit de ma vie, ça va seulement commencer maintenant.
Justement, quel est l’avenir ?
Les frères Tovo reprennent la gestion du golf et du château qui nous appartiennent. Je le dis avec beaucoup de conviction : le golf d’Allot vivra. Le potentiel est là, ce parcours est le seul 18 trous de l’Agenais, il est jeune et prometteur. Nous ne laisserons pas tout cela se perdre. Je n’ai jamais abandonné quoi que ce soit de ma vie, ça va seulement commencer maintenant.
Il existe un autre golf en Agenais qui s’agrandit également…
A Bon-Encontre, le mode de gestion est complètement différent. C’est une association sur le domaine public. Ils n’ont pas nos fardeaux financiers et nos contraintes. Je pense qu’il y a une forme d’inégalité entre nous.
Êtes-vous toujours vendeur ?
Oui, car c’est désormais à d’autres de développer cet équipement plein de promesses. Mais d’ici là, nous maintiendrons le club avec détermination.
“Je ne veux rien dire”
Contacté, Jean-Sébastien Muet, représentant de Loisirs Solutions, a déclaré : « Oui, Hervé Tovo a repris le 8 décembre. » Ne souhaitant pas s’exprimer davantage, il a conclu : « Rien n’est clair et je ne veux rien dire. L’ensemble du dossier est entre les mains des avocats. Je ne dirai rien tant que nous n’aurons pas un accord. »
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