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Grégory Havret, fraîchement retraité, « rêve toujours de jouer aux Etats-Unis »

Le Rochelais disputait dimanche son 23e et dernier Roland-Garros. Le public français a célébré, comme il se doit, l’un des meilleurs golfeurs français de ces vingt dernières années.

Commentaires recueillis au Golf National,

Son dernier tournoi

« J’ai gagné un tournoi la semaine dernière au Congo. J’ai bien joué. Cela m’a aussi permis de bien m’entraîner. Sans ce tournoi, je n’aurais pas swingué comme ça ici, à Roland Garros. J’ai raté le premier tour. Mais le deuxième jour, j’ai très bien réussi. Ce 66 (-5) sur l’Albatros pour obtenir le cut, j’y ai à peine cru en me levant vendredi. Nous avons dû sauver le par au 17 et réussir le putt au 18. Au final, ce fut une journée incroyable.

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Ses émotions à 18 ans

« Je suis heureux d’avoir bien joué et d’avoir battu le parcours du Golf National pour ma dernière fois. C’était une belle journée. Très spécial. Il y avait un intérêt à marquer sous le par (-1) (des sourires). C’est important pour moi de finir comme ça. J’ai beaucoup pensé à mon père, décédé quelques mois après ma deuxième place à l’US Open en 2010. Les trous 17 et 18 étaient durs. Je savais que la fin était proche… À l’époque, je n’ai pas agi intelligemment. À 18 ans, j’ai réussi un superbe drive et un bon coup de fer. Je ne voulais pas rater un petit putt ou mettre une balle à l’eau pendant les 2e couper. Le dernier putt, tu sais qu’il n’y aura pas d’autre putt sur le Tour Européen… »

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Sa plus grande fierté

« Quand j’ai décroché la carte du Tour européen fin 2000, je n’aurais jamais imaginé terminer ma carrière en 2024. Quand j’ai commencé, il y a 27 ans, je regardais les stars Faldo, Ballesteros, Norman avec des yeux admiratifs. Il n’y avait que trois ou quatre Français sur le Tour. Garder la carte était déjà le Saint Graal. Ma fierté, c’est d’avoir pu tenir toutes ces années. Cela va au-delà des victoires. Sur 560 tournois, heureusement j’en ai quand même gagné deux ou trois (rires). J’ai vécu des choses exceptionnelles comme la Coupe du Monde 2007 avec Raphael Jacquelin, mon grand ami du Tour, à Mission Hills au fin fond de la Chine, où nous avons terminé 3e. Evidemment, il y a l’US Open 2010 où j’ai fait mieux que Tiger (Woods). En 2019, quand je sors les cartes pour rester dans l’élite, c’est aussi une grande fierté. Mais tenir 27 ans entre le trophée Lancôme 1997 et aujourd’hui, je ne l’aurais pas cru.

Fils et grand regret

« J’ai une frustration, c’est de ne pas avoir tenté l’aventure américaine quand j’en avais l’occasion. Avec le recul, je me dis que c’était une erreur. Après l’US Open 2010, j’ai eu l’opportunité d’y jouer à plein temps. Mais je sortais d’un divorce et je n’avais plus les épaules. J’aurais pu les avoir. Ma famille m’aurait manqué. J’ai fait le choix de ne pas y aller. Je pensais qu’il pourrait y avoir d’autres opportunités. Ce qui n’était pas le cas. Il faut avoir beaucoup d’ambition pour viser très haut. Il me manquait peut-être un peu pour avoir de meilleurs résultats, pour remporter cet US Open 2010 et disputer les Ryder Cups. J’ai réalisé de belles performances mais dans l’ensemble, je n’ai pas toujours cru en moi. Je n’avais pas le tempérament. Quand j’étais en mesure de gagner l’US Open, cela m’a peut-être joué des tours… »

Sa note finale

« Je suis loin du 10 sur 10 (rires). Je me donne 7,5. »

Dans l’immédiat

« Je vais travailler avec la Fédération (en tant que responsable du secteur masculin, ndlr) avec des jeunes joueurs avec un potentiel top 15, top 20. Cela commence par la détection. Alors accompagnez-les au centre de spectacle ici et à Terre Blanche également. Et puis, si possible, emmenez-les aux États-Unis parce que c’est là que ça se passe. A mon époque, peu de Français y allaient. Depuis, nombreux sont ceux qui y sont passés. Ce n’est pas le seul moyen. Matthieu Pavon nous le prouve. Mais les États-Unis constituent la voie idéale. Nous avons une très belle génération entre 15 et 18 ans. Ils ont l’envie et l’ambition. Nous voulons les booster. Par ailleurs, j’aménage un practice sur l’hippodrome de Bordeaux. Je travaille également en Belgique une semaine par mois au golf d’Hulencourt, près de Waterloo. »

Sur l’avenir à plus long terme

« J’ai presque 48 ans. Le circuit seniors serait en 2027. On verra. Le jeu reste le jeu. Je pourrais le rater dans trois mois (sourire). Mon rêve est toujours de jouer aux États-Unis.

 
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