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Robin Da Silva, un sculpteur qui se démarque dans l’Eure

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Éditorial L’Impartial

Publié le

2 oct. 2024 à 6h26

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Plus qu’un métier, la passion de Robin Da Silva lui vient de l’adolescence durant laquelle le jeune homme cherchait un métier qui lui permettrait de travailler de ses mains.

Après avoir pensé chaudronnerie, ferronnerie, ébénisterie entre autres, il a suivi les conseils de sa mère, « la meilleure conseillère d’orientation de ma vie », sourit-il.

« Elle cherchait d’autres métiers manuels dont celui de tailleur de pierre »

Robin Da Silva.

Ça clique.

A 16 ans, le jeune homme se dirige vers un CAP pour découvrir le métier puis un brevet professionnel chez les Compagnons de France. « Il y a beaucoup de tailleurs de pierre en France mais peu de sculpteurs, explique-t-il. Le tailleur de pierre construit le bâtiment du sol au plafond et assemble les équipements grâce à d’astucieux calculs géométriques.

« Le sculpteur raconte des histoires et travaille le modelage pour réaliser une sculpture », commente le trentenaire.

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Ses diplômes en poche, le jeune artisan est embauché comme tailleur de pierre dans l’entreprise Lefèvre à Gennevilliers, puis chez JMB Taille de Pierre à Fresnes-L’Éguillon (Oise). Il a passé au total dix années au sein de ces entreprises spécialisées dans les monuments historiques.

Les premières commandes

Sa profonde passion finit par prendre le dessus. Robin Da Silva décide de se spécialiser dans la sculpture en intégrant l’école OMPS (Ornementation et valorisation de la sculpture) à Paris. Après cette formation, il est embauché comme chef d’équipe par l’Atelier Tollis, société du groupe Aurige, leader français de la restauration du patrimoine et des monuments historiques, groupe entièrement familial, dont la mission est de préserver, restaurer et magnifier le patrimoine architectural. .

Il y est resté 7 ans.

Parallèlement, il crée sa propre entreprise en 2017 où il commence à recevoir des commandes de statuaire (bustes et statues) et d’ornementation (en architecture, un ornement est une pièce décorative utilisée pour embellir des parties de bâtiments ou du mobilier d’intérieur. ndlr).

Meilleur ouvrier de France

Jamais à court de défis, Robin Da Silva se lance d’emblée dans le concours du meilleur ouvrier de France en 2022.

Il doit créer une œuvre avec un sujet imposé :

« Reproduire le buste sculpté d’une femme qui trône au-dessus de la porte d’entrée de l’immeuble Lavirotte à Paris 7ème. Immeuble de style Art Nouveau conçu par l’architecte Jules Lavirotte en 1900 et classé Monument Historique en 1964.

220 heures de travail seront nécessaires pour lui permettre d’être lauréat du concours en 2023, en réalisant une copie parfaite.

“J’ai dû demander l’autorisation à la Ville de Paris, ainsi qu’aux Monuments Historiques, pour pouvoir installer des échafaudages devant la porte afin de réaliser un moule en plâtre de la façade.”

Les visiteurs qui découvrent son atelier lors des Journées européennes du patrimoine pourront voir ce moule accroché à un mur.

Le jeune lauréat du concours du meilleur ouvrier de France en 2023 se verra proposer par le COETMOF (Comité d’organisation des expositions d’œuvres et du concours) d’exposer son œuvre dans l’un des Musées du Meilleur ouvrier de France. Une question actuellement encore sans réponse en raison de la logistique liée au transport de la statue.

L’artisan ne compte pas ses heures dans son atelier de Gisors. ©L’Impartial

Il devient entrepreneur

Face à la surcharge de travail entre son métier de chef d’équipe et sa propre entreprise et souhaitant prendre son envol, Robin Da Silva quitte finalement l’Atelier Tollis fin 2023 après sept années de bons et loyaux services pour se lancer dans l’aventure.

Il ferme sa propre entreprise et crée la société RDS Sculpture en s’installant à Gisors.

Par l’intermédiaire de son ancien employeur, l’Atelier Tollis, il est contacté par l’Abbatiale Saint-Ouen de Rouen et est rapidement approché pour restaurer, entre autres, cinq statues de la Vierge Marie.

En proposant son analyse personnelle et son savoir-faire, le jeune entrepreneur apporte sa touche personnelle aux bijoux de mode pour le compte de ses clients.

La collégiale des Andelys

A 33 ans, le jeune homme réalise son rêve en s’installant dans un petit atelier à Gisors. Grâce à ses connaissances et sa réputation, Robin Da Silva décroche des projets pour les Monuments Historiques.

Il a également travaillé pour le manoir de la Ferme de Vaux à Gisors, les ornements de la collégiale des Andelys et créé une corbeille de fruits pour le château de Pablo Picasso à Gisors.

Transmettre à 33

Son plus beau souvenir reste la statue de la Trinité de Saint-Marc, haute de 2,45 m, qu’il a sculptée dans son atelier. « Le voir installé dans le bâtiment m’a vraiment marqué et touché. »

Il ajoute :

« Créer une statue procure une émotion à la fois au sculpteur et à celui qui la commande. Un jugement, bon ou mauvais, nous fait avancer et progresse. »

Un projet de fontaine-sculpture à Dubaï est prévu dans les prochains mois. « Mon exigence de tout faire à la main est aussi mon gage de qualité, car pour ma part, un métier manuel doit le rester, sinon il perd tout son sens. »

Quant à son avenir, Robin Da Silva est très clair : « J’espère dans quelques années pouvoir embaucher un ou deux apprentis et deux ou trois ouvriers afin de partager ma passion. Trop peu de jeunes connaissent ce métier et je souhaite faire de mon mieux pour inciter les jeunes à découvrir ce métier et partager mon savoir-faire manuel pour perpétuer la tradition du métier. »

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