« Il n’y a pas de magie », prévient d’emblée Franck Dubourdieu. Alors que les taux d’occupation des trains entre Paris et le Sud-Ouest atteignent la limite de saturation, notamment aux heures de pointe, le directeur du TGV Atlantique était ce mardi à Bordeaux pour annoncer une « augmentation substantielle » de la capacité des trains sur cet axe, de 2026. Mais sans ajouter de train supplémentaire.
Comment ? «Parmi les 19 allers-retours qui circulent actuellement quotidiennement entre Paris et Bordeaux, trois trains Inoui, dont deux aux heures de pointe, circulent en rames simples», explique le directeur de TGV Atlantique. Nous allons les transformer en trains doubles de 556 places. » Cela permettra « d’ajouter 600 000 places par an. » Plus de 85 % du trafic sur l’axe Paris-Bordeaux se fera alors en trains doubles.
« Plus les taux d’occupation de nos trains sont élevés, plus les prix augmentent »
Par ailleurs, « nous allons injecter un Ouigo dans les cinq trains quotidiens qui vont à Hendaye via Bordeaux ». Sachant que les Ouigos voyagent dans des trains doubles de 650 places, « cela va générer 900 000 places supplémentaires par an au Pays Basque. » L’ambition de la SNCF est notamment de prendre des parts de marché dans le secteur aérien, dans une région qui possède « un aéroport à Biarritz, un à Pau, et un à Saint-Sébastien », rappelle Franck Dubourdieu.
Au total, la SNCF générera ainsi entre le Sud-Ouest et Paris « 1,5 million de places supplémentaires dès fin 2025 », ce qui représente une augmentation des capacités « de l’ordre de 10 % » assure le directeur de TGV Atlantique. « Grâce à cela, nous pensons pouvoir absorber la croissance du marché sur cet axe, et maintenir des prix attractifs, car plus les taux d’occupation de nos trains sont élevés, plus les prix augmentent. » La SNCF indique transporter « près de quinze millions de voyageurs par an » dans tout le Sud-Ouest.
Plus de 200 millions d’euros en maintenance
SNCF Voyageurs indique enfin que les bénéfices générés « seront réinvestis dans le renouvellement du matériel roulant et des infrastructures. » « Il faut que nos trains circulent le plus possible sinon ils perdent de l’argent, c’est pourquoi nous leur avons beaucoup demandé », explique Franck Dubourdieu. Ils font déjà l’équivalent de 14 fois le tour du monde par an, et nous allons leur en demander encore plus. Pour ce faire, nous allons investir plus de 200 millions d’euros dans des installations de maintenance, ce qui permettra notamment de doubler la taille de la station de maintenance de Bordeaux et d’en créer une à Nantes. »
Cette stratégie doit conduire la SNCF à assurer un approvisionnement suffisant « d’ici le début des années 2030 ». D’ici là, “il va falloir aussi analyser la stratégie de nos concurrents pour s’adapter”, des entreprises privées, notamment Le Train, ayant déjà manifesté leur intérêt à proposer des liaisons dans tout l’ouest de la France.
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