La conscience politique de Serge Janquin, ex-adjoint au maire, s’est réveillée alors qu’il était encore un jeune enfant, au cœur d’une ville de Musiciens de Bruay-La-Buissière qu’il n’a jamais oubliée. Dans un entretien accordé à la Chaîne Parlementaire (LCP), en 2009, il rappelait son « père mineur qui, en descendant à la mine, à l’âge de 13 ans, s’est fait couper le pied », « ses oncles et cousins sont morts de silicose »… Et de poursuivre, d’expliquer son engagement (tous deux fruits de « hasard et nécessité ») : « Ce que vous recevez des autres pendant la petite enfance marque votre enfance et toute votre vie. » D’où, déjà, l’envie, partagée avec le cocon familial, de « apporter d’autres réponses à ce qui se passe. »
De la cité des musiciens au Palais Bourbon
C’est dans ce contexte que Serge Janquin adhère au Parti Socialiste en 1971. À partir de 1989, jeune professeur il enchaîne les mandats : maire de Labuissière puis de Bruay-La-Buissière – à la suite de Marcel Wacheux – puis député du 10e circonscription du Pas-de-Calais à partir de 1993. Il succède également à Marcel Wacheux. Il est également vice-président du conseil régional de 1992 à 1995, président du tout jeune SIVOM de la Communauté Bruaysis dont il est l’un des principaux initiateurs, premier questeur de l’Assemblée nationale… Bref, s’il sait rester modeste , c’est un homme qui compte.
Car, en même temps, Serge Janquin est un poids lourd du Parti socialiste, au niveau départemental (fédéral) et national. Il a ainsi dirigé la « fed » du Pas-de-Calais, longtemps la plus puissante du pays, de 1997 à 2008. S’il en tient les rênes, il se démarque néanmoins de son prédécesseur et autre tribun Daniel Percheron, qui maintient le bouillant pot artésien strictement fermé. Les portes des conseils fédéraux sont alors grandes ouvertes aux journalistes. Pendant un temps…
Quarante ans de politique
Plus tard, toujours fidèle à ses convictions, il s’est opposé à la loi Macron que le gouvernement de Manuel Valls a tenté de faire adopter par l’Assemblée en utilisant le fameux article 49.3 de la Constitution. C’était la fin d’une autre époque. Avant le Bruaysien était, comme d’autres personnalités locales emblématiques, « réputé démissionnaire » d’un Parti socialiste dans lequel très peu se sont retrouvés depuis.
Lors du dernier conseil municipal de la région Switaj, en 2020, Serge Janquin, alors adjoint à la santé en déclin, avait dit adieu à la vie publique. Comme un symbole avant la victoire du Rassemblement national à Bruay-La-Buissière, d’abord aux législatives puis aux municipales. Nous l’avons rencontré en 2022, après ses déboires judiciaires, pour un long entretien qui retraçait sa vie et son œuvre. Il a déclaré, contre toute attente, rester « un spectateur engagé de ce qui se passe en France et à Bruaysis. Je lis beaucoup la presse « . Sa dernière apparition publique remonte à mai 2022, lors des obsèques d’André Delcourt, ancien maire de Calonne-Ricouart et camarade politique de la première heure.
Serge Janquin est décédé ce samedi 28 septembre 2024, à l’âge de 82 ans.e année. Les obsèques auront lieu le vendredi 4 octobre 2024 à 10h30 à la salle des fêtes de la mairie de Calonne-Ricouart d’où le corps sera transporté au crématorium de Vendin-lès-Béthune dans l’intimité familiale.
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