l’essentiel
Si le gouvernement se prépare à un bras de fer compliqué avec LFI à l’Assemblée, il espère un soutien sans faille des sénateurs pour faire adopter des textes pendant qu’Édouard Philippe attend le bon moment pour claquer la porte.
Voyage voyage, ou comment Macron choisit son chef de la diplomatie
Qu’est-ce qui fait une candidature ? Des diplômes ? Une expérience ? Pour être ministre des Affaires étrangères cela ne suffit pas, il faut aussi être un agréable compagnon de voyage apprécié du chef de l’Etat. « C’est normal, le Président passe des heures avec son ministre lors des déplacements officiels. S’il n’est pas gentil, c’est l’enfer. C’est pour ça que Séjourné a été choisi en janvier», calomniait récemment à La Dépêche un député macroniste qui ajoutait en riant : «Eh bien, cela dit, Macron a aussi nommé Catherine Colonna». Notre interlocuteur s’est toutefois bien gardé de commenter les qualités de compagnon de voyage du nouveau locataire du Quai d’Orsay : Jean-Noël Barrot.
Guéguerre : LFI veut déstabiliser l’Assemblée
La séance n’a pas encore repris au Palais Bourbon mais la Présidente Yaël Braun-Pivet a déjà réuni à plusieurs reprises le bureau de l’Assemblée. Des réunions auxquelles ont participé les six vice-présidents, les trois questeurs et les douze secrétaires dans une ambiance tendue. « Tous les bureaux se passent de la même manière : LFI conteste la légitimité du président puis ils demandent de mettre à l’ordre du jour des choses qui ne relèvent pas du bureau pour pouvoir descendre protester dans les quatre colonnes… C’est un “C’est une manière de mener une guerre d’usure et de salir l’institution”, nous dit un conseiller du camp Macron qui y voit le début d’un conflit bien plus violent lorsque les débats reprennent mardi dans l’hémicycle.
Ligne Horizons : un pied dedans, les autres dehors
Tous les observateurs, même les moins avertis, ont constaté que le parti d’Édouard Philippe avait été mal servi lors de la distribution des bourses ministérielles. Horizons n’a que deux ministres pour 13 Renaissance. Un déséquilibre qui convient parfaitement aux proches du maire du Havre. “Claude Malhuret et Laurent Marcangeli (respectivement présidents de groupe au Sénat et à l’Assemblée) ont été approchés mais ont refusé de rejoindre le gouvernement, c’est le signe qu’Édouard ne veut pas s’impliquer”, nous a expliqué cette semaine un conseiller politique proche de l’ancien Premier ministre. Et un ancien ministre d’Horizons de souffler à l’oreille de La Dépêche : « moins on aura de ministres, plus il sera facile de claquer la porte du gouvernement quand on voudra ». Voilà Michel Barnier prévenu.
Majorité : la revanche du Luxembourg
Mais il y a un endroit où Michel Barnier se sent chez lui, c’est au Palais du Luxembourg. « Il sait qu’au Sénat, il est chez lui. Il a le soutien du groupe de Claude Malhuret, de François Patriat, d’Hervé Marseille et bien sûr du groupe LR. Il dispose donc de la majorité. Il sait aussi que dans notre pays il n’y a pas de malfaiteurs comme à l’Assemblée où siègent le RN et LFI. Finalement, il y a 10 sénateurs dans le gouvernement qui vont maintenir les liens», énumère un élu de la chambre haute pour le démontrer. le Sénat sera un soutien indéfectible au nouveau gouvernement. Et il a ajouté, la face pleine : « Depuis 2017, les voitures officielles accéléraient en arrivant près du Palais du Luxembourg, maintenant elles s’arrêtent. Le Sénat est de retour.
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