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la méthode Barnier face au verdict de l’Assemblée

« Ne passez pas à côté des gens sans les voir ! », « Je ne veux pas que des ministres adeptes du saut en province, prennent le temps, y passent une nuit, rencontrent des élus locaux ! » Lundi matin, lors du petit-déjeuner à Matignon, puis ce vendredi, lors de la séance de team building, Michel Barnier a insisté sur la nécessité de changer le comportement de son équipe. Après des critiques de déconnexion contre le pouvoir, obsédé par la France métropolitaine et la mondialisation heureuse, le Premier ministre réclame un changement radical du mode de gouvernance. Et cela doit être visible. « Il passait à chaque fois une demi-heure à nous expliquer comment se comporter »témoigne un ministre, à la fois surpris et conscient de l’importance de se débarrasser de l’arrogance de l’exercice du pouvoir macroniste.

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Ce qui vaut pour le pays vaut aussi pour l’étranger. Lors des sommets européens, ou lorsqu’il représente la France à l’international, « On arrive à l’heure, on ne part pas avant les autres. On lève les yeux de notre ordinateur portable et de nos notes, on regarde chaque interlocuteur dans les yeux. » Un conseiller pédagogique accueillant de nouveaux collégiens à la rentrée ne l’exprimerait pas autrement. Mais plusieurs ministres disent au JDD y voir une méthode saine, consistant à pointer du doigt des évidences.

La méthode Barnier se confirme, c’est le retour de la politique à l’ancienne dans la mesure où elle consiste à écouter ses interlocuteurs, à les considérer, sans prétendre avoir réponse à tout. Les partenaires sociaux eux-mêmes l’ont compris cette semaine. Sophie Binet de la CGT a même semblé un peu déconcertée par l’attention du Premier ministre, attribuant à sa nouvelle équipe une réelle volonté de donner aux partenaires sociaux leur place dans la concertation, notamment sur la réforme de l’assurance chômage.

“On a compris que la DPG allait se concentrer essentiellement sur l’urgence budgétaire”

Une semaine d’échanges riches, conclue par quatre heures d’ateliers thématiques ce vendredi, avec des ministres répartis en groupes autour de différents experts. A la table « Finances publiques », à laquelle assistaient notamment Didier Migaud (ancien président de la Cour des comptes) et le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, ce dernier a longuement détaillé la situation préoccupante du pays. Avant lui, en guise d’introduction, Antoine Armand et Laurent Saint-Martin ont dressé un état des finances publiques dont de nombreux ministres n’ont visiblement pas compris les enjeux. “Ils ont insisté sur le risque d’explosion des taux auxquels nous empruntons, et sur la pression exercée sur la France par nos partenaires européens”rapporte un ministre.

Les documents des services de Bercy ont été diffusés, cryptés, avant que le Premier ministre ne les récupère pour éviter toute fuite. “Nous avons compris que la déclaration de politique générale allait être essentiellement centrée sur l’urgence budgétaire, avec l’idée que chacun doit prendre ses responsabilités”décrypte un participant. Barnier a notamment souligné qu’il ne répéterait pas l’argument de ses prédécesseurs, qui accusaient principalement les collectivités locales d’être responsables de l’explosion des dépenses.

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Matignon confirme que la « DPG » se concentrera sur les impératifs budgétaires plutôt que sur les questions de sécurité ou d’immigration, malgré le débat brûlant autour des condamnés étrangers sommés de quitter le territoire (OQTF). Michel Barnier devrait se montrer sobre et concis, selon son entourage, qui annonce un discours de politique générale sans doute bien plus court que ceux de ses prédécesseurs.

 
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