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L’ancien chef des stupéfiants François Thierry acquitté : Actualités

L’ancien patron de la drogue François Thierry, accusé d’avoir effectué des gardes à vue fictives en 2012, a été acquitté vendredi à Lyon, à l’issue d’un procès qui a souvent opposé policiers et magistrats.

La mesure était “irrégulière dans la procédure” mais il n’y avait “aucune intention frauduleuse” car elle a été réalisée “sous contrôle” et “en accord avec le parquet de Paris”, a déclaré le président du tribunal correctionnel du Rhône Eric Chalbos.

Le tribunal s’est prononcé contre le procureur général qui avait requis quatre ans de prison avec sursis et une interdiction d’exercer, dénonçant un « désastre policier et judiciaire », alimenté par la « mégalomanie » de François Thierry.

Dans ses motifs, elle égratigne le parquet de Paris qui a toujours assuré ne pas disposer d’informations complètes et honnêtes dans cette affaire.

A l’annonce du jugement, le commissaire, âgé de 56 ans, a versé quelques larmes, avant de serrer ses collègues dans ses bras, mais n’a souhaité faire aucune déclaration.

Il est “heureux car sa bonne foi a été reconnue”, a commenté son avocat Me Francis Szpiner à la sortie de la salle d’audience. “Cette décision met en partie fin au calvaire que traverse François Thierry depuis plusieurs années”, a-t-il poursuivi. “C’est émouvant que la justice triomphe.”

– “Je n’ai menti à personne” –

L’ancien chef de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) était accusé d’avoir rédigé un faux procès-verbal de garde à vue pour justifier l’extraction de prison, en avril 2012, de son principal. informateur », Sophiane Hambli.

Cette manœuvre a permis à ce gros trafiquant de suivre, à distance depuis une chambre d’hôtel, l’arrivée de six tonnes de résine de cannabis sur une plage espagnole, une livraison surveillée par la police destinée à démanteler les réseaux de revente en France.

Seules 1,9 tonne ont ensuite été saisies et, au début de la procédure, François Thierry a été mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants, charges finalement abandonnées, le parquet n’ayant trouvé aucune preuve de détournement de fonds.

Lors des auditions, le commissaire, qui gère désormais la stratégie numérique de la police nationale, a reconnu les faits, ainsi que la destruction des procès-verbaux et des téléphones utilisés lors de l’opération.

Mais il a nié tout acte répréhensible. “Je reste convaincu que je n’ai fait de tort à personne, menti à personne, écrit de mensonge”, a-t-il déclaré avant le début des délibérations.

La veille, il avait expliqué avoir « dissimulé » l’extraction de Sophiane Hambli « à la demande du parquet de Paris », qui souhaitait un cadre légal en cas d’accident ou de tentative d’évasion.

-« Tout pouvoir » –

Sans nier être intervenus, plusieurs magistrats ont assuré ne pas connaître tous les tenants et aboutissants de l’opération. Appelé à témoigner, l’ancien procureur de Paris François Molins accuse l’Ocrtis d’avoir livré à ses services pendant des années des « informations fragmentées, compartimentées, injustes ».

L’avocat général Vincent Augier a repris cette conclusion dans les réquisitions. « Pour abdiquer sa responsabilité et consacrer sa toute-puissance, François Thierry s’en prend aux magistrats », « ment-il ».

“Malheureusement dans cette affaire, tous les magistrats n’ont pas été à la hauteur”, a-t-il toutefois reconnu, jugeant “incroyable” qu’un procureur adjoint ait accepté de prolonger la garde à vue sans rapport. enquête.

Celle-ci, Véronique Degermann, avait dans un premier temps été mise en examen pour « complicité de faux » avant de bénéficier d’un non-lieu.

Dans sa plaidoirie, M. Szpiner a présenté son client comme un « croisé » de la lutte contre la drogue victime d’un « acharnement » et d’un « bras de fer entre la justice et la police ».

Cette affaire est une « supercherie » et « le parquet est englué dans le mensonge ». Il n’y a pas eu de « faux » mais une « irrégularité » et surtout « aucun préjudice » puisque Sophiane Hambli était déjà privée de liberté, a-t-il soutenu.

François Thierry n’est pas encore tiré d’affaire.

Il devra répondre de « complicité de trafic de drogue » dans une affaire connexe, qui concerne la saisie, en 2015 en plein cœur de Paris, de sept tonnes de résine de cannabis, importées par Sophiane Hambli dans le cadre d’une livraison surveillée opérée par l’agence. Ocrtis. La date de ce procès, qui aura lieu à Bordeaux, n’a pas été fixée.

 
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