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L’accord avec LVMH pousse Moncler à la hausse en Bourse et relance les spéculations M&A – 27/09/2024 à 13:28

par Mimosa Spencer

Moncler grimpe vendredi à la Bourse de Milan après l’annonce d’un accord entre LVMH et le spécialiste italien de la doudoune, qui relance les spéculations sur les intentions à long terme du géant français du luxe.

A Milan, l’action Moncler bondissait de près de 10% à 10h49 GMT après avoir grimpé jusqu’à 15% en début de séance. A Paris, le titre LVMH progresse de 1,67%.

Dans un communiqué publié jeudi soir, les deux sociétés ont annoncé l’acquisition par LVMH d’une participation de 10% dans Double R, le véhicule d’investissement contrôlé par la holding du PDG de Moncler, Remo Ruffini. Ce véhicule détient actuellement une participation de 15,8% dans le groupe italien.

Double R va augmenter sa participation dans Moncler jusqu’à 18,5% dans les 18 prochains mois, grâce aux fonds propres apportés par LVMH qui va de son côté augmenter sa participation dans Double R jusqu’à 22%.

A l’issue de l’opération, LVMH détiendra une participation de 1,6% dans Moncler, qui pourrait atteindre 4% au cours des 18 prochains mois, selon certains analystes.

Pour les observateurs du secteur, cette fusion relance les spéculations sur un éventuel rachat à long terme de Moncler mais présente également des avantages à court terme pour LVMH.

“LVMH a peut-être l’opportunité, à long terme, d’être en première position si et quand Moncler pourra être racheté”, estime Luca Solca, analyste chez Bernstein.

Rendue célèbre par ses doudounes de luxe, la marque milanaise Moncler est considérée comme l’un des plus grands succès de l’industrie du luxe de ces dernières années et constitue donc une cible potentielle d’acquisition par les géants du secteur.

CONTRÔLE RENFORCÉ

Avant la pandémie, Moncler était considéré comme un candidat potentiel à un rapprochement avec son compatriote géant français du luxe Kering.

Cette dernière a depuis racheté le parfumeur haut de gamme Creed et une participation dans la marque Valentino, tout en s’attachant à dynamiser les ventes de sa maison phare Gucci.

En annonçant jeudi l’accord avec Moncler, LVMH a déclaré qu’il soutenait la vision de Remo Ruffini.

Le patron de Moncler a alimenté la croissance de sa marque grâce à des collaborations avec des créateurs de mode et des événements de célébrités populaires, ainsi qu’à des acquisitions, en rachetant la petite marque de vêtements d’extérieur Stone Island en 2020.

Au cours des neuf derniers mois, deux investisseurs Double R avaient quitté le véhicule en étant payés en actions Moncler, réduisant ainsi le contrôle de Remo Ruffini sur l’entreprise.

Le partenariat avec LVMH renforcera la position du PDG du groupe italien en tant que premier actionnaire de Moncler, ont indiqué les deux sociétés.

LVMH obtiendra, de son côté, le droit de nommer deux membres du conseil d’administration de Double R, ainsi qu’un siège au conseil d’administration de Moncler.

INVESTISSEMENT « D’OPPORTUNITÉ »

Pour les analystes de JPMorgan, cet accord n’est pas sans rappeler l’investissement minoritaire réalisé par LVMH dans le chausseur de luxe italien Tod’s.

Actionnaire de longue date de Tod’s, LVMH a porté sa participation dans le groupe italien à 10 % en 2021, une démarche que des sources de l’époque qualifiaient de « soutien amical ».

“Si LVMH a fait ses preuves en matière de consolidation du secteur, il a aussi prouvé qu’il pouvait jouer un rôle d’actionnaire minoritaire et de partenaire de long terme”, observent les analystes de JPMorgan.

Pour Moncler, une fusion avec LVMH offre « un soutien financier nécessaire si nécessaire à l’avenir », soulignent pour eux les analystes de RBC.

Ils considèrent l’investissement de LVMH comme « opportun » compte tenu de la faiblesse actuelle du secteur du luxe liée au ralentissement de la demande en Chine, qui a entraîné une forte baisse des valorisations du secteur du luxe en Bourse.

Le ratio valeur d’entreprise sur 12 mois de Moncler/EBITDA est de 10,66, contre 31 pour Hermès, qui affiche la meilleure performance boursière du luxe ces dernières années.

“En l’absence de rachat d’actions pour LVMH (en raison de l’incertitude liée au traitement fiscal français), et d’un manque de crédibilité et d’objectifs de rachat suffisamment importants, nous considérons les investissements minoritaires dans des groupes déjà constitués comme la meilleure alternative pour utiliser les excédents de trésorerie”, explique-t-il. Analystes de RBC.

(Écrit par Elisa Anzolin, Mimosa Spencer, Anna Pruchnicka ; version française Florence Loève ; édité par Blandine Hénault)

 
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