We met René, an expert on “blobs”, in Loire-Atlantique

We met René, an expert on “blobs”, in Loire-Atlantique
We met René, an expert on “blobs”, in Loire-Atlantique

Par

Patricia Bigot

Publié le

2 octobre 2024 à 6h28

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“Si vous commencez à vous intéresser aux moisissures visqueuses, vous n’en sortirez pas.” Cette phrase ressemble à un avertissement amical. Parce que René Le Goff, resident of Saint-André-des-Eaux (Loire-Atlantique) en sait quelque chose, lui qui « est tombé dedans », comme il le disait lui-même en 2006. Retraité depuis trente ans, cet Andréanais, membre de Bretagne Vivante, est avant tout un passionné de nature : après les orchidées sauvages, les graminées , lichens, ici c’est littéralement fondant pour les moisissures visqueuses ou plus communément appelées blobs (nom donné à l’espèce Physarum polycephalum de couleur jaune, par Audrey Dussutour, chercheuse au CNRS).

C’était lors d’une exposition, après avoir rejoint le groupe mycologique de Saint-Nazaire. J’ai commencé à les collectionner en 2006, car on en trouve partout !

René Le Goff

Ni champignon ni animal

Le retraité apprend à connaître Marianne Meyerspécialiste de cet organisme unicellulaire (protiste), aujourd’hui décédé, à qui elle a consacré des ouvrages et divers articles.

La myxomycète est proche des amibes : ce n’est ni un champignon, ni une plante, ni un animal. Au début, il est même invisible à l’œil nu. Pour l’observer, René est bien équipé.

L’octogénaire passe du grand au petit format : après avoir appris les bases de la cartographie, qui le passionnait autrefois, il s’initie à la microscopie.

Une discipline bien utile lorsqu’il s’agit d’étudier les moisissures visqueuses que l’on trouve dans la nature, sous un tas de fagots, sur une souche d’arbre…

Avec un appareil photo auquel j’ai ajouté une loupe trinoculaire, je vois de l’ordre du millimètre. Cela donne des photos magnifiques.

René Le Goff

Car le développement de la moisissure visqueuse (appelée aussi à tort animal champion) intrigue.

René nourrit ce blob (plasmodium) depuis cinq ans avec des branches de pin maritime ©Patricia BIGOT

Son originalité repose sur une cellule à plusieurs noyauxqui s’agrandit et devient visible sous la forme d’un plasmodium, semblable aux veines qui colonisent un espace.

Mouvement de 1 cm par heure

A ce stade il est mobile et ce plasmodium cherche de la nourriture. Il se déplace d’environ 1 cm par heure par mouvement vibratoire. Je le garde dans une boîte avec une feuille de papier humidifiée. Il n’aime ni la lumière ni le froid, et se nourrit de flocons d’avoine ou, comme ici, de branches de pin maritime que j’avais mises dans l’eau.

René Le Goff

Ensuite, il peut entrer en dormance et devenir « sec » lorsque les conditions ne lui sont pas favorables (sécheresse par exemple) ou à ses fruits.

Le cycle de vie est expliqué par René Le Goff lors de rencontres avec le public ©Patricia BIGOT

« Là, c’est inerte et ça se métamorphose. Il se reproduit en éclatant et en diffusant ses spores comme des champignons, d’où la confusion, dès sa découverte, sur sa classification”, rappelle l’Andréanais auÉcho de la péninsule.

177 species in Loire-Atlantique

Dessinée depuis les années 1600, la myxomycète était considérée comme une fleur puis est apparue parmi les champignons jusque dans les années 1970.

Aujourd’hui il y a 1 000 espèces répertoriées et René Le Goff y participe activement au niveau départemental, avec Fabrice Ribollet.

Ensemble, ils ont publié un inventaire : il y en a 177 en Loire-Atlantique dont 77 à Saint-André-des-Eaux, « et 44 dans mon jardin… Certains sont même très rares ». Les noms ne sont parfois pas faciles à retenir, sauf celui de René.

Un détail, justement, le terme « blob » ne plaît guère aux Andréanais. Mais il admet qu’elle a eu le mérite d’attirer l’attention sur un sujet que peu de naturalistes abordent.

Et surtout, comme il le rappelle, le travail deAudrey Dusutour a permis d’avancer sur le sujet.

“Le blob a de la mémoire”

C’est grâce à elle que l’on sait qu’il peut apprendre et mémoriser. Elle a réalisé des expériences qui démontrent qu’il peut transmettre des informations à un autre blob, par exemple en fusionnant avec lui.

René Le Goff

Le blob est également capable de trouver le chemin le plus rapide vers une Source de nourriture et de se souvenir des endroits qu’il a déjà explorés.

Une Source d’étonnement qui ravit toujours René et qu’il sait aussi transmettre aux curieux qui viennent à sa rencontre lors des salons ou lors de sorties en forêt comme celle du Gâvre.

Retrouvez René Le Goff au salon des champignons et plantes envahissantes les 26 et 27 octobre (10h/12h-14h/18h), salle polyvalente Immaculée à Saint-Nazaire (entrée : 2 €, gratuit – de 18 ans ).

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