Quel avenir politique pour Gérald Darmanin ?

Quel avenir politique pour Gérald Darmanin ?
Quel avenir politique pour Gérald Darmanin ?

Déjà tourné vers 2027, adoubé par Nicolas Sarkozy, l’élu de Tourcoing veut, cette année encore, montrer l’étendue de son soutien. Dans le camp Macron, mais aussi à droite, son camp d’origine. Et d’oublier la rentrée 2023 où une invitée de dernière minute, Elisabeth Borne, alors Premier ministre, est venue rafraîchir l’ambiance avec un discours en forme de recadrage. A la demande de l’Élysée.

Désaccord avec Barnier ?

Autre ambiance cette année : après la dissolution, Matignon a échappé aux macronistes et Gérald Darmanin n’est plus ministre. Au moment où Les Républicains, son ancien parti, retrouve enfin quelques leviers de pouvoir, il se voit évincé par Michel Barnier. Désaccord? La semaine dernière, en sortant de ses fonctions, M. Darmanin a indiqué que le nouveau Premier ministre envisageait « d’augmenter les impôts ». « Michel Barnier était furieux », rapporte un député macroniste.

Suite à la dissolution, Gérald Darmanin a expliqué vouloir quitter immédiatement le gouvernement. Après les élections, on a même vu le locataire de Beauvau retirer symboliquement sa cravate… puis la remettre. Le futur ex-ministre a finalement souhaité rester et a publiquement lorgné sur le Quai d’Orsay. Et “quand il a vu que c’était mort, il a eu envie de sortir en beauté”, poursuit ce même député, façon Audiard. « Comme ça, il (Michel Barnier) voit à quoi ressemble Gérald à l’extérieur », explique sereinement un partisan de l’ancien ministre de l’Intérieur.

Divisions

A l’extérieur également, le soutien de Gérald Darmanin ? Cette semaine, Violette Spillebout a accusé « les barons du Nord » de lui avoir bloqué l’entrée au ministère de l’Éducation nationale. Sans citer aucun nom. Est-ce le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand ? La maire PS de Lille Martine Aubry ? Gérald Darmanin lui-même ?

En privé, ce dernier nie avoir empêché ses proches de prendre l’ascenseur du gouvernement alors qu’on lui demandait d’en descendre. Mais l’ensemble de la communauté politique a également constaté l’éviction de son ancien chef de cabinet. Réélu député du Val-de-Marne, attendu pour le Budget, Mathieu Lefèvre a vu son nom barré pour celui de Laurent Saint-Martin, battu deux ans auparavant dans le même département.

Le gratin macroniste à Tourcoing

C’est le paradoxe de son retour : Gérald Darmanin est hors de Beauvau et pourtant les principaux ténors du camp présidentiel sont attendus à Tourcoing. D’Elisabeth Borne à Gabriel Attal. Sous réserve de disponibilité, Édouard Philippe devrait être présent. Comme, côté LR, Xavier Bertrand. Seul François Bayrou n’y sera pas, retenu en Bretagne pour l’Université du MoDem avec Bernard Cazeneuve.

Mais l’animateur des festivités, redevenu simple député, a tout à réinventer. Par quel chemin ? Après la dissolution, la rumeur courait pour la première fois qu’il créait son propre groupe à l’Assemblée. Rejoignant ensuite avec quelques bataillons le camp d’Édouard Philippe et son groupe Horizons. Puis plaider auprès d’Elisabeth Borne et de l’aval d’Emmanuel Macron pour une direction collégiale à la tête du groupe Renaissance… Effort vain dans les trois cas.

Darmanin à la recherche d’un nouveau poste

Gabriel Attal n’a pas hésité à reprendre immédiatement le groupe présidentiel. Et l’ensemble du parti macroniste, Gérald Darmanin compris, attend de connaître ses ambitions pour le parti. Poste pour lequel Elisabeth Borne s’est déclarée. Quel rôle pour l’ex-maire de Tourcoing ? Secoueur d’idées, promoteur d’une « droite moderne » et défenseur des classes populaires, son leitmotiv ? “Un rôle assez singulier” dans le camp gouvernemental, “à la fois le seul sans stable, mais aussi le seul totalement libre, avec (l’ancien Premier ministre) Jean Castex”, décrit un exécutif macroniste.

En bonne voie pour la prochaine élection présidentielle ? Ou plutôt en soutien à son ami Édouard Philippe, qui a récemment confirmé sa candidature à l’Élysée ? M. Darmanin « n’a pas choisi s’il était roi, ou faiseur de roi », observe un élu de droite francilien.

 
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