Début du procès du commissaire François Thierry, ancien chef des stupéfiants accusé d’avoir favorisé un informateur

Début du procès du commissaire François Thierry, ancien chef des stupéfiants accusé d’avoir favorisé un informateur
Début du procès du commissaire François Thierry, ancien chef des stupéfiants accusé d’avoir favorisé un informateur

Le commissaire François Thierry, 56 ans, comparaîtra à Lyon, à partir de lundi 23 septembre, devant le tribunal correctionnel du Rhône, pour « faux en écritures publiques » et « destruction de preuves », des accusations pénales en raison de son statut d’autorité publique. L’ancien patron de l’ex-Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) est soupçonné d’avoir organisé, en 2012, une fausse garde à vue en faveur de son informateur et d’avoir détruit les documents et téléphones relatifs à cet épisode procédural fictif.

En avril 2012, le patron de l’OCRTIS obtient le feu vert des magistrats pour l’extraction de Sofiane Hambli de sa prison de Nancy. Considéré comme l’un des plus gros importateurs de cannabis en France, Hambli purge alors une peine de treize ans de prison pour trafic de drogue. Il devient également l’informateur privilégié du commissaire Thierry, ce qui lui permet de développer un système totalement inédit au sein de l’Office central des stupéfiants, baptisé Myrmidon, qui consiste à surveiller les importations massives de drogue afin d’arrêter les gros trafiquants.

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Le transfert de Hambli est officiellement justifié par une garde à vue, contrôlée par la section C2 du parquet de Paris, une juridiction interrégionale spécialisée chargée des affaires de grande criminalité. Au moment même où se déroule cette garde à vue, à Nanterre, l’OCRTIS pilote une livraison surveillée de cannabis vers l’Espagne. Six tonnes conditionnées en dizaines de ballots sont déchargées d’une plage d’Estepona, transférées dans une villa spécialement louée et gardée par Hubert Avoine, un autre des informateurs du commissaire, enregistré au bureau central des sources.

C’est cet épisode espagnol qu’Avoine a rapporté à la justice lorsque l’affaire Hambli-Thierry a éclaté en octobre 2015, avec la découverte par les douanes de sept tonnes de cannabis sur le boulevard Exelmans à Paris, importées d’Espagne dans des circonstances similaires. Comme il le raconte dans le livre co-écrit avec le journaliste Libérer Emmanuel Fansten (L’infiltré, Dans son ouvrage Robert Laffont, 2017), diffusé avant sa mort en 2018, Hubert Avoine accuse François Thierry d’avoir organisé une logistique bien au-delà des besoins du service. Le volet fausse garde à vue est instruit à Lyon, parallèlement à l’affaire principale du boulevard Exelmans, ouverte à Paris, puis déplacée à Bordeaux.

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« Légèreté coupable » d’un magistrat

Le juge lyonnais a établi que l’extraction de Sofiane Hambli était directement liée à l’opération sur la plage d’Estepona. En bref : depuis sa chambre d’hôtel, l’informateur s’est fait passer pour le commanditaire au téléphone auprès des fournisseurs marocains. La police a suivi le transfert de la drogue, dans le but d’identifier la chaîne des acheteurs. La justice estime que seules 1,9 tonne ont été saisies, sur les 6 tonnes débarquées en Espagne et ramenées en France. « défaut majeur » dans le système Myrmidon, dénonce le juge Michel Noyer, dans son ordonnance de renvoi.

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