Il peut être intimidant de participer au concours Bourstad de gestion de portefeuille de cette année, étant donné qu’il débute quelques semaines seulement après l’investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Mais il ne faut pas oublier que l’incertitude et le monde de la finance vont souvent de pair.
Par ailleurs, en 1987, la première édition du Concours Bourstad ne s’est pas déroulée dans une période particulièrement stable, rappelle le fondateur et directeur du projet, Paul Bourget. « Le premier jour était le lundi noir. C’était un jour où le Dow Jones a perdu 22%”, souligne-t-il.
« Nous avons connu d’autres périodes d’incertitude au fil des années ! », raconte celui qui est directeur de projets au Centre interuniversitaire de recherche en analyse organisationnelle (CIRANO) et qui a une longue carrière d’enseignant en finance.
PHOTO VINCENT GIRARD, FOURNIE PAR BOURSTAD
La PDG du CIRANO, Nathalie de Marcellis-Warin, la présidente d’honneur du Concours Bourstad et directrice de l’éducation financière à l’Autorité des marchés financiers, Julie Paquin, le fondateur et directeur du Concours Bourstad, Paul Bourget, ainsi que Julie Ducharme, président du jury et vice-président et gestionnaire de portefeuille institutionnel à la Banque Royale du Canada
Néanmoins, lors d’une présentation qui a marqué le début de la période d’inscription au concours mercredi dernier, nous avons senti que les événements des semaines à venir étaient particulièrement difficiles à anticiper.
« Il faut être humble dans tout ça. Nous avons publié nos dernières prévisions en décembre, mais j’ai préparé tout le monde à la banque en soulignant que la semaine prochaine, des changements importants pourraient survenir», a indiqué Matthieu Arseneau, économiste en chef adjoint à la Banque Nationale.
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Matthieu Arseneau, économiste en chef adjoint à la Banque Nationale
Son conseil pour les participants ? “Nous privilégions la prudence, ce sont nos premières recommandations”, a précisé l’analyste, évoquant notamment une sous-pondération des actions.
Paul Bourget va dans le même sens. «Je pense qu’une posture prudente, comme le préconise Matthieu Arseneau, est probablement la chose à considérer», dit-il.
Un portefeuille fictif
Ce sont les participants qui décideront de ce qu’ils feront du portefeuille fictif de 200 000 $ qu’ils devront administrer sur une période de deux mois, soit du 10 février au 11 avril 2025. Ils pourront investir dans une sélection de plus plus de 700 titres réels cotés en bourse.
Leur performance sera analysée selon des critères liés à la gestion de portefeuille, à la performance globale et à l’investissement responsable. Plusieurs prix allant jusqu’à 1 000 $ seront distribués, pour un montant total de 40 000 $.
Près de 80 000 personnes ont participé au Concours Bourstad depuis son lancement. La majorité sont des étudiants du secondaire et du collégial, mais il est également ouvert aux étudiants universitaires et au grand public.
-L’an dernier, Olivier Lesage-Filippin, alors étudiant au Cégep de Drummondville, avait remporté une mention d’excellence en gestion de portefeuille au concours.
« J’ai appliqué ce que je savais et j’ai investi comme je le ferais dans la vraie vie. Je pense que les juges ont remarqué que le niveau de risque que j’avais identifié pour la gestion de ce portefeuille était presque calqué sur celui de mes transactions, et c’est comme ça que j’ai gagné », raconte celui qui s’est intéressé aux finances personnelles en lisant des livres sur le sujet.
Cette année, il souhaite tester d’autres compétences dans la compétition en prenant plus de risques.
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Olivier Lesage-Filippin a remporté l’année dernière une mention d’excellence en gestion de portefeuille au Concours Bourstad.
C’est toujours une simulation, donc il y a une valeur ajoutée à s’entraîner sans rien perdre, et aussi à entreprendre quelque chose de plus risqué pour voir ce que je peux faire.
Olivier Lesage-Filippin, étudiant en sciences politiques et droit international à l’Université McGill
Le jeune homme de 19 ans estime qu’il est bénéfique que les étudiants en sciences sociales s’intéressent à ces questions. « Au-delà de la culture financière, c’est une bonne pratique pour les atouts analytiques que l’on peut développer dans le domaine des sciences humaines », estime Olivier Lesage-Filippin.
Quelques nouveautés
Quelques nouveautés sont au programme du concours cette année : 41 nouveaux titres ont été ajoutés à la sélection à partir desquels les participants peuvent constituer leur portfolio.
Les règles ont également été renforcées pour éviter que les participants accordent trop d’importance à la performance globale du portefeuille par rapport à d’autres critères. Les participants devront désormais effectuer une transaction sur au moins cinq titres. « C’est une règle que nous allons renforcer au fil des années. Cette année, nous l’introduisons lentement», précise Paul Bourget.
« L’esprit dans lequel nous faisons Bourstad est d’encourager les gens à fabriquer des portefeuilles qui pourraient tenir le coup après la fin de la compétition. »
Des webinaires seront proposés aux participants tout au long de l’expérience. Les gagnants seront dévoilés en mai.
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