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l’enfer est pavé de bonnes intentions

C’est le dilemme moral que nous propose François Ozon dans son dernier long métrage. Quand l’automne arrive.

Suite à un accident impliquant sa fille, une retraitée prénommée Michelle (Hélène Vincent) se retrouve privée de voir son petit-fils tout l’été. Pour combler sa solitude, elle prend sous son aile Vincent (Pierre Lottin), le fils récemment sorti de prison de sa voisine Marie-Claude (Josiane Balasko).

Au premier regard, dans les premières minutes, on a l’impression d’être confronté à un portrait de l’isolement des personnes âgées et des relations tendues qui peuvent exister avec la famille.

Mais François Ozon va plus loin, bien sûr, il innove en dressant un portrait unique de la vieillesse. Au-delà de se concentrer sur la vulnérabilité du personnage de Michelle, il la plonge dans une histoire judiciaire marquée par la complexité morale.

C’est rafraîchissant de voir des personnages plus âgés ne pas se limiter à un rôle caricatural, comme c’est trop souvent le cas.

La performance d’Hélène Vincent est remarquable. Bien que nous sympathisions avec elle pour le traitement réservé à sa fille au début du film, nos sentiments à son égard changent à mesure que nous en apprenons davantage sur son passé. Elle est peut-être moins innocente qu’elle n’en a l’air.

Il en est de même pour le personnage de Vincent. Cet ancien prisonnier, qu’on veut nous présenter comme repentant, revient rapidement à ses mauvaises habitudes, même s’il estime servir un noble dessein.

Les actions des personnages sèment en nous le doute. Sont-ils intrinsèquement mauvais avec des intentions cachées, ou sont-ils simplement des gens qui ignorent la frontière entre le bien et le mal pour obtenir ce qu’ils veulent ?

C’est fascinant d’avoir autant réfléchi à seulement quelques actions du film. Car, de manière générale, l’histoire est lente, l’histoire prend son temps avant de nous surprendre avec quelques rebondissements majeurs.

C’est peut-être l’un des points faibles du long-métrage, sa manière un peu cavalière et absurde de nous amener justement à ces rebondissements.

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Nous comprenons les motivations des personnages après coup, mais nous sommes à peine exposés à la réflexion préalable aux actions.

Mais peut-être est-ce pour montrer le caractère impulsif des protagonistes ou justement pour cacher leur côté calculateur.

Selon le réalisateur, il s’agissait d’une volonté claire de ne pas tout montrer à l’écran. S’appuyer sur l’intelligence du spectateur pour combler les trous du récit.

On peut saluer cette démarche de François Ozon.

Quand l’automne arrive n’est pas seulement une œuvre sur la rédemption, le pardon et la simple bonté humaine. C’est aussi un discours sur l’immoralité masqué par une série de bonnes intentions.

Certaines personnes feraient n’importe quoi pour ceux qu’elles aiment. Comme on dit : « L’enfer est pavé de bonnes intentions ».

Quand l’automne arrive est présenté au cinéma.

Bande-annonce de «Quand l’automne arrive» (FOZ)

Au générique

  • Cote : 8/10
  • Titre : Quand l’automne arrive
  • Genre : Drame
  • Director: François Ozon
  • Cast: Hélène Vincent, Josiane Balasko, Pierre Lottin
  • Durée : 1 heure 42 minutes
 
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