Si la chirurgie bariatrique a démontré sa capacité à limiter les maladies liées à l’obésité et à prolonger l’espérance de vie des patients obèses. Des doutes subsistent quant à son influence sur l’utilisation à long terme de médicaments liés aux maladies liées à l’obésité, comme l’hyperlipidémie, les maladies cardiovasculaires et le diabète.
Une étude de cohorte basée sur la population, suivi médian de 7 ans
Des auteurs scandinaves ont réalisé ce travail à partir de registres d’adultes obèses en Suède et en Finlande, entre 1995 et 2020. Ces registres fournissent des informations précises sur les interventions de chirurgie bariatrique ainsi que sur le nombre, le type et la dose de médicaments prescrits. . La chirurgie bariatrique aurait pu consister en un pontage gastrique (GCC) ou une gastrectomie verticale calibrée (GVC, ou gastrectomie à manches).
Les patients opérés (GO) ont été appariés dans la proportion de 1:5 avec un groupe témoin (GNO) de sujets obèses comparables (âge, sexe, médicaments, etc.) non opérés.
Le critère de jugement principal était l’évolution des prescriptions de médicaments au cours du suivi : hypolipémiants (statines, fibrates), médicaments cardiovasculaires (antihypertenseurs, antiarythmiques, diurétiques, vasodilatateurs, bêtabloquants…), antidiabétiques (insulines, sulfamides). , metformine, gliflozines, gliptines, etc.).
Le GO comprenait 26 396 opérations et le GNO 131 980 sujets obèses, avec un suivi médian de 7 ans et un peu moins de 6 ans respectivement. Dans les deux groupes, parfaitement comparables, il y avait deux tiers de femmes et l’âge médian était de 50 ans.
Une réduction des prescriptions de médicaments après une intervention chirurgicale
Tous les opérés avaient été soumis aux trois catégories de médicaments au cours des 6 mois précédant l’opération.
Concernant les hypolipémiants, en GO on constate une baisse de leur utilisation au bout de 2 ans (de 20 à 13 %) puis une reprise atteignant 17 % à 15 ans. Cette consommation est encore bien inférieure à celle de GNO, dont la consommation d’AL passe de 20 à 44% au bout de 15 ans.
Il en est de même pour les médicaments cardiovasculaires, initialement consommés par 60 % des sujets GO et dont l’utilisation ne concerne plus que 43 % des sujets opérés après 2 ans mais monte à 73 % à 15 ans. Dans le groupe GNO, on passe de 58% à 83% après 15 ans.
Quant aux antidiabétiques, leur consommation initiale de 28% dans le GO est passée à 2 et 15 ans à 10 et 23,5%, ces chiffres restant bien inférieurs à ceux du GNO, qui est passé de 28% à 54% après 15 ans.
Globalement, la probabilité de prescrire un médicament hypolipémiant, antidiabétique ou cardiovasculaire était plus faible après une chirurgie bariatrique que dans le groupe témoin à toutes les périodes de suivi. Toutefois, la baisse est plus durable pour les deux premières catégories de médicaments que pour la dernière.
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