By Simon Cherner, Le Figaro Nantes
Publié
26 décembre à 7h05,
mis à jour 26 décembre à 9h58
La chambre régionale des comptes des Pays de la Loire a regretté la régularisation tardive, en février dernier, du statut d’une prime versée depuis 2010 par l’école et déjà mise en avant dans un précédent rapport, il y a cinq ans.
Une remontrance pour terminer l’année. La chambre régionale des comptes (CRC) des Pays de la Loire a critiqué la gestion financière de l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes – Saint-Nazaire (EBANSN) dans un rapport rendu public le 20 décembre, à l’issue d’un flash d’audit. . Les contrôleurs ont été particulièrement surpris de découvrir qu’un « primes de service public », pointé du doigt en 2019 par la chambre des comptes, en raison de son caractère irrégulier, a continué à être versé à l’ensemble des salariés de l’établissement au lieu d’être supprimé. Une opération qui a coûté à l’école près de 817 000 euros, entre 2019 et 2024.
Le conseil d’administration de l’École des Beaux-Arts aurait au contraire validé le versement, renouvelé “le même jour” où le rapport du précédent audit lui a été communiqué, le 9 octobre 2019, notent les contrôleurs. Il faudra attendre février 2024 pour que la prime de service soit définitivement supprimée, «après analyse juridique» du conseil d’administration de l’EBANSN. Soit un retard de cinq ans. Un retard en partie excusé par la CRC, qui croit comprendre que des dossiers plus prioritaires ont entre-temps occupé la nouvelle directrice de l’école, Rozenn Le Merrer, entrée en fonction en mars 2022.
Un reste de 2010
Versée à tous les agents de l’École des Beaux-Arts entre 2010 et 2024, la prime de service public était un reliquat des précédents statuts de l’établissement. D’un montant de 1800 euros brut, elle était versée une fois par an. Commune de Nantes depuis sa création en 1904, l’école est devenue un établissement public de coopération culturelle (EPCC) en 2010. La direction de l’école a pu compenser la perte de cette prime en intégrant l’essentiel de son montant dans un nouveau système de compensation, rendu possible par un récent changement de réglementation. Dans ce cas, l’école a pu s’appuyer sur l’augmentation de la rémunération des enseignants, initiée en 2023.
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Pour Rozenn Le Merrer, la prime qui était dans le viseur de la CRC depuis 2019 faisait partie du « pacte social fondateur » de l’EPCC, dès sa création en 2010. « Il a fallu demander à chaque agent son accord pour muter au sein de l’EPCC. Il est évident que le maintien de la prime de service public constituait une condition essentielle d’acceptabilité »a justifié la directrice de l’EBANSN, dans son accusé de réception du rapport de la chambre des comptes, en date du 17 octobre. Revenant sur les conditions qui ont permis à cet avantage de durer près de 14 ans au sein de l’établissement, le chef d’établissement a assumé la responsabilité de maintenir le système, « compte tenu du risque social élevé et de l’engagement pris lors de la création de l’EPCC ». Du moins jusqu’à ce qu’une équivalence permette enfin une régularisation.
Le reste du rapport CRC se concentre sur la gestion «sans stratégie financière claire» de l’établissement, qui vit sous perfusion de ses collectivités de tutelle ainsi que de l’Etat, qui assure 85% de son budget. Cofinancé par le ministère de la Culture et les villes et communes de Nantes et Saint-Nazaire, l’EBANSN bénéficie depuis 2017 d’un nouveau siège dans la Cité des Ducs. Inauguré dans le quartier des anciennes salles de l’île de Nantes, le nouvel écrin de l’école – racheté en 2022 pour près de 38 millions d’euros par Nantes Métropole – s’inscrit désormais dans le paysage réhabilité d’un « pôle de création » local.
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