Mélanie Laurent plays Marie-Antoinette in Le délugede Gianluca Jodice, aux côtés de Guillaume Canet. Elle vient également de réaliser son huitième long métrage, Libreinspiré de la vie du gangster Bruno Sulak, et Voir un amiun documentaire sur la fin de vie de Jean-Pierre, un de ses proches, atteint de la maladie de Charcot. A 41 ans, lorsqu’elle ne fait pas de promotion, cette artiste prolifique écrit actuellement des chansons et un nouveau film.
Je ne serais pas arrivé ici si…
…Si je n’avais pas reçu autant d’amour dans mon enfance. Mon père était comédien, ma mère danseuse, la vie avec eux était très joyeuse. Je suis issu d’une famille d’artistes, riche intellectuellement, mais aussi très calme et sereine. Ils m’ont élevé avec à la fois stabilité et curiosité.
Nous vivions tous dans le même immeuble, avec mes grands-parents, mes cousins, les sœurs de ma grand-mère, rue de la Réunion au 20e quartier de Paris. C’était très pratique, on se rendait très facilement chez les uns et les autres. Nous étions souvent dans la rue quand il y avait de l’injustice et souvent au théâtre quand il y avait un beau spectacle. C’était très animé.
Mes parents m’ont appris que tout était possible, qu’on pouvait s’intéresser à tout. Ils m’ont donné suffisamment de confiance pour ne pas avoir à dire : « Je n’oserai pas ». » Grâce à eux, je n’ai jamais mis de barrières.
Vous étiez très proche de votre grand-père…
Il était autodidacte, curieux de tout et savait beaucoup de choses. Jusqu’à sa mort il y a deux ans, à l’âge de 93 ans, nous avons eu des conversations interminables. Il est allé au théâtre et a vu des expositions. Je l’ai emporté partout dans le monde avec moi lors de mes tournages, en Argentine, au Japon. C’était avant tout un grand humaniste. Il a compris mes engagements, mes réactions, mes combats. Il a essayé de comprendre le monde, il n’y a jamais eu une once de mépris ou de racisme chez lui. Il avait toujours avec lui un petit portefeuille que je gardais d’où il distribuait des pièces à toutes les personnes dans le besoin qu’il croisait dans la rue. Il m’a dit : « Tant que je les aurai, je les donnerai. »
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