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Jim Carrey vole la vedette deux fois plutôt qu’une

Si on vous avait dit, il y a quelques années, que Paramount Pictures et Sega réussiraient à mettre en place un univers cinématographique autour du personnage de Sonic the Hedgehog qui serait plus concluant que celui de Warner et DC, ou encore de Sony et n’importe quoi qui concerne directement ou indirectement Spider-Man, vous nous auriez probablement conseillé de consulter, voire d’entrer en cure de désintoxication.

C’est pourtant le constat auquel on arrive en voyant ce troisième épisode d’une franchise dont la petite histoire avait déjà commencé par un retour en arrière suite à la reconnaissance d’une grossière erreur quant au design de son héros.

Cinq ans plus tard, nous n’avons pas seulement droit au meilleur film de la saga jusqu’à présent – ​​car, oui, Sonic le hérisson 3 met finalement la table pour un quatrième opus -, mais surtout pour une production défendue par une équipe qui a su apprivoiser ses atouts, et qui n’hésite désormais plus à tout miser sur eux.

L’attrait principal de la franchise reste bien entendu la présence de Jim Carrey, qui continue d’incarner avec toute la folie désirée le sinistre, colérique et histrionique Dr Robotnik. Mais comme un Jim Carrey c’est bien, mais deux c’est mieux, le scénario lui donne aussi l’opportunité d’incarner cette fois le grand-père de l’ennemi juré du hérisson bleu, qui doit également combattre la puissante Shadow (jouée vocalement par Keanu Reeves).

Aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau dans ces deux rôles, l’acteur vole la vedette dans chacune des séquences dans lesquelles il apparaît, s’amusant d’une performance toujours aussi physique et expressive qui a fait sa renommée depuis les années 1990.

Cela dit, tout dans le film de Jeff Fowler reste une question de dosage et de complémentarité. Quant aux héroïques animaux numériques d’un autre monde, ainsi qu’aux personnages secondaires défendus par James Marsden, Tika Sumpter et Lee Majdoub, chacun a un rôle à jouer pour varier les plaisirs et les tons, et faire en sorte que la pâte lève correctement.

Surtout, si Fowler et ses acolytes peuvent nous proposer aujourd’hui un divertissement aussi chargé de séquences d’action et de destruction, c’est parce qu’ils ont pris le -, de film en film, d’incorporer et de développer chaque élément, de voir jusqu’où ils pouvaient se permettre de allez-y, avant de tenter de repousser les limites un peu plus loin.

Pour qu’il émane de Sonic le hérisson 3 une vraie confiance dans la mise en scène, qui contribue largement à renforcer le lien de confiance entre l’équipe aux commandes et le public.

Soyons clairs, l’histoire prend encore une fois des (très) raccourcis plus souvent qu’elle ne le devrait, en plus d’abandonner certains éléments sans prévenir en cours de route, et d’exposer sa morale sur l’amitié, la vengeance et l’importance du travail d’équipe d’une manière qui pourrait ça ne sera pas moins subtil.

Mais on arrive à un certain point d’un acte final particulièrement chargé où l’on sent que tous les acteurs ont décidé d’ignorer complètement toute logique physique et narrative, en jetant au plus vite les grandes lignes de leur discours et en essayant ensuite de donner à son jeune public ce qu’ils sont venus voir sur grand écran.

Et comme pour tout le reste, il n’y a pas de place pour les demi-mesures Sonic le hérisson 3qui accumule les effets de style de la manière la plus hyperactive et criarde possible, mais aussi des scènes d’action bien exécutées, des moments d’absurdité assumés et des répliques bien livrées.

Au final, la proposition tient justement la route, car elle est servie avec les bonnes intentions, et surtout en pensant au bon public. D’un côté, les plus jeunes en redemanderont. En revanche, les fans nostalgiques se feront un plaisir de retourner en enfance et ne se soucieront pas trop de la suite pendant un peu plus de 100 minutes.

 
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