Quand les producteurs de Miss Bottine lui a proposé de lire le scénario du film, le réalisateur Yan Lanouette Turgeon ne savait pas qu’il s’agissait d’une relecture du célèbre Conte pour tous Bach et Bottine. C’est en tournant les pages qu’il reconnaît certains éléments du classique d’André Melançon qui a bercé son enfance et celle de plusieurs générations de Québécois. «J’étais complètement charmé», se souvient-il.
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« En lisant le scénario, j’ai replongé dans mon enfance, en 1986, au cinéma où j’étais allé voir Bach et Bottine avec un ami et mes parents», confie Yan Lanouette Turgeon en entrevue avec Journal.
“L’homme de 45 ans que j’étais quand j’ai lu le scénario [il y a quatre ans] a été touché par cette histoire. Je me suis dit que ça devait être ça, un bon conte pour tout le monde : une histoire qui traverse bien le temps et qui charme les petits et les grands.
Écrit par Dominic James (Noix de coco ferme), Miss Bottine raconte l’histoire de Philippe (Antoine Bertrand), un compositeur d’opéra souffrant d’anxiété sociale, contraint d’accueillir sa nièce, Simone (Marguerite Laurence), une orpheline rebelle et excentrique dont la meilleure amie est une mouffette. Leur cohabitation aura son lot de défis, d’autant que Philippe traverse une grande période de stress en raison des retards dans la livraison de la musique de son prochain opéra.
« Ce que j’ai aimé, c’est que Dominic (James) n’a pas cherché à faire la même chose que le film original », souligne Yan Lanouette Turgeon. Il a vraiment travaillé à reconstituer les personnages en leur donnant à chacun une histoire. On avait l’impression de faire autre chose, et ça nous donnait beaucoup de liberté.
Immina Films et Danny Taillon
« Un cadeau de la vie »
Yan Lanouette Turgeon avoue avoir été surpris de se voir offrir la direction de Miss Bottine parce que son premier long métrage, des ciseaux à papier de roche, n’était pas une histoire pour tout le monde. Sorti en 2013, ce thriller noir racontait les destins croisés de trois hommes contraints de travailler pour une organisation criminelle à Montréal.
« Il est certain que jamais, en cent ans, je n’aurais songé à procéder à une relecture de Bach et Bottine après avoir fait pierre, papier, ciseaux», dit le cinéaste en riant.
« Mais c’est super sympa de voir à quel point la vie peut vous emmener dans des endroits où vous ne pensiez pas aller. Je suis père de deux enfants et pour moi, Miss Bottine est comme une lettre d’amour à la parentalité. J’ai reconnu toutes les peurs de devoir s’occuper d’un autre être humain en pensant qu’il allait dépendre de toi, et cette sorte d’amour inconditionnel qui s’installe. Il ne m’a pas fallu longtemps pour me dire que c’était ce que je voulais faire. Cela m’a tenté d’être surpris et de me retrouver quelque part où je ne m’attendais pas à aller. C’était un cadeau de la vie.
Yan Lanouette Turgeon se réjouit de voir le secteur cinématographique québécois recommencer à produire des films destinés au jeune public. Sorti plus tôt cet automne, Le petit et le vieux a connu un grand succès en salles avec des recettes de 1,5 million de dollars au box-office. Le producteur et scénariste Dominic James, qui a racheté la société de production Rock Demers, prépare plusieurs nouveaux Contes pour tous qui sortiront au cours des prochaines années.
«Je pense qu’il y a un travail de séduction à faire pour ramener le jeune public en salle», estime Yan Lanouette Turgeon. Si on arrive à tendre la main aux jeunes et à les intéresser au cinéma québécois dès leur enfance, tant mieux, cela créera peut-être un attachement pour l’avenir.
- Le film Miss Bottineexposées partout au Québec.
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