Avec « Gladiator II » et « Wicked », les cinémas américains se frottent les mains – 21/11/2024 à 08:10

Après le phénomène « Barbenheimer », la vague « Glicked » ? Aux Etats-Unis, les exploitants de salles espèrent que la sortie ce week-end de deux des films les plus attendus de l’année, “Gladiator II” et “Wicked”, enflammera le box-office comme “Barbie” et “Oppenheimer” en 2023.

“Gladiator II” marque le retour de Ridley Scott dans la Rome antique, 24 ans après sa première épopée couronnée de l’Oscar du meilleur film. “Wicked” adapte pour le grand écran une célèbre comédie musicale de Broadway, qui raconte les aventures de la sorcière du “Magicien d’Oz”.

Produits respectivement par les mastodontes Paramount et Universal, les deux films bénéficient d’énormes campagnes marketing.

Internet regorge déjà de mèmes « Glicked » ou « Wickiator » tandis que les multiplexes et les centres commerciaux du pays se parent des tons verts et roses associés aux sorcières des « Wicked », ou mini-Colisée en carton.

Personne ne sait si les fans porteront des toges ou des chapeaux de sorcière, comme ils y sont invités, mais les opérateurs salivent d’impatience.

“Je suis convaincu que ce sera le plus grand Thanksgiving que l’industrie ait jamais connu”, a déclaré à l’AFP Jordan Hohman, directeur de Phoenix Theatres.

Dans cette chaîne de cinémas, les réservations de “Wicked”, dans lequel joue la pop star Ariana Grande, sont en avance de 63% sur celles du succès mondial “Barbie” avant sa sortie l’année dernière.

– Bravo –

Les cinémas américains ont peut-être rebondi, mais ils n’ont jamais retrouvé leur fréquentation d’avant la pandémie.

Ils pourraient bien avoir besoin d’un coup de pouce en 2024, année durant laquelle la programmation a été écourtée par les retards de nombreuses productions, en raison de la grève qui a paralysé Hollywood pendant six mois en 2023.

Seuls quelques films se sont vraiment démarqués, comme « Vice-versa 2 » de Pixar ou encore « Deadpool & Wolverine » de cet été. Annoncé comme une sensation, « Joker : Folie à Deux » se transforme en fiasco commercial.

Dans ce contexte, le record de l’été 2023 porté par « Barbie » et sa poupée au peroxyde, ainsi que « Oppenheimer », portrait du père de la bombe atomique, est une recette à suivre. Lors de leur week-end d’ouverture, les deux films ont rapporté 245 millions de dollars en Amérique du Nord.

Les studios sont historiquement réticents à sortir deux blockbusters en même temps.

Mais comme le duo « Barbenheimer », « Wicked » et « Gladiator II » « ne risquent pas de se marcher sur les pieds », observe David A. Gross de Franchise Entertainment Research.

«Ils s’adressent à des publics différents», rappelle-t-il, avec une distinction de genre en marketing.

Les publicités pour « Gladiator II » sont omniprésentes lors des matchs de football américain, tandis qu’une ligne de maquillage inspirée de « Wicked » est déjà en vente.

– « Scénario inattendu » –

Lors du Cinema Con, la grand-messe de l’industrie organisée chaque année au printemps à Las Vegas, la Paramount s’est installée au casino du Ceasar’s Palace et a fait venir un de ses managers dans un char, flanqué de plusieurs soldats romains.

De son côté, Universal a distribué des milliers de fleurs en plastique vertes et roses pour illuminer sa conférence sur le thème « Wicked ».

Mais malgré cette profusion de moyens, égaler les sommets atteints par « Barbie » et « Oppenheimer » sera difficile.

“Barbenheimer était un exemple de surperformance massive de deux films, (…) un scénario idéal inattendu”, prévient Daniel Lora, expert pour Boxoffice Media.

Les premiers indicateurs restent néanmoins encourageants.

“Gladiator II” est déjà sorti dans des dizaines d’autres pays la semaine dernière et a rapporté 87 millions de dollars. Paramount espère des chiffres similaires aux États-Unis ce week-end.

Pour « Wicked », Universal – qui a produit « Oppenheimer » – espère dépasser les 100 millions de dollars au box-office nord-américain ce week-end.

Des perspectives rassurantes pour les exploitants de salles, qui comptent aussi sur le dessin animé Disney « Moana 2 » pour la fin de l’année.

En 2024, “je ne pense pas que ce soit un phénomène à deux films”, estime Cory Jacobson, le patron de Phoenix Theatres. “Je crois qu’il y aura un phénomène de trois films.”