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une épopée XXL à l’ombre du culte

En 2000, Ridley Scott a livré avec Gladiateur une de ses œuvres les plus magistrales, un énorme succès public et critique, ressuscitant le genre du péplum, alors tombé dans l’oubli. Un quart de siècle plus tard, le cinéaste britannique tente de réitérer l’exploit et de proposer une suite digne de ce nom à son film culte. Qu’est ce que ça vaut Gladiateur 2 ? Voici notre avis.

L’histoire du film

Des années après avoir été témoin de la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est obligé d’entrer dans le Colisée lorsque sa nation est conquise par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d’une main de fer. Avec la rage au cœur et l’avenir de l’Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l’honneur de redonner la gloire de Rome à son peuple.

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Paul Mescal dans Gladiateur 2.

© Paramount Pictures

Notre avis

Cinq Oscars, dont celui du meilleur film, 800 millions de dollars au box-office mondial (avec inflation), une marque profonde dans la culture populaire… C’est peu dire que l’aura de Gladiateur est imposant. Mais alors que son histoire semblait close, Ridley Scott prolonge aujourd’hui l’héritage du héros Maximus, dont le fantôme est ici omniprésent.

Les scénaristes Peter Craig (Top Gun : Maverick) et David Scarpa (Napoléon) embrassent également pleinement cette hérédité en donnant à leur histoire des personnages et une structure similaires au long métrage original. Un soldat devenu gladiateur, une vengeance, des conflits au plus haut niveau : les spectateurs auront ainsi une étrange impression de déjà-vu.

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Denzel Washington dans Gladiateur 2.

© Paramount Pictures

Gladiateur 2 embrasse également son statut de péplum épique et décomplexé, enchaînant des séquences toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Après NapoléonRidley Scott s’amuse une nouvelle fois du passé et place le spectacle avant toute véracité historique. Le résultat est un film baroque, spectaculaire jusqu’à l’absurdité, mais résolument divertissant.

Il faut dire que cette histoire archétypale de vengeance est extrêmement efficace, et Gladiateur 2 nous porte relativement bien durant les 2 h 28 min du film dans lequel Lucius (le talentueux Paul Mescal, vu dans la série Les gens normaux) joue un rôle étonnamment secondaire.

Car là où le premier film plaçait davantage Maximus en son cœur, cette suite propose une histoire beaucoup plus chorale, offrant aux personnages d’Acacius (Pedro Pascal) et Lucilla (Connie Nielsen) des partitions réelles et intéressantes. Surtout, le film développe le fascinant paradigme politique romain, dans lequel Commode cède la place aux non moins horribles co-empereurs Geta (Joseph Quinn) et Caracalla (Fred Hechinger).

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Pedro Pascal dans Gladiateur 2.

© Paramount Pictures

Le marchand d’armes et d’esclaves Macrin, incarné par Denzel Washington, s’impose également au centre de ce tout nouveau jeu de pouvoir. L’acteur doublement oscarisé se taille ici la part du lion et conquiert toutes les scènes dans lesquelles il apparaît, donnant à cette suite un peu de son identité et de son originalité.

Car malgré ces efforts, Gladiateur 2 laisse le sentiment persistant de ne jamais exister par lui-même. Comme pour justifier sa propre utilité, cette suite s’appuie constamment sur son prédécesseur, répétant des séquences, citant abondamment et même réécrivant certaines intrigues secondaires du film original pour étayer son propos.

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Paul Mescal et Pedro Pascal dans Gladiateur 2.

© Paramount Pictures

Cette approche pourrait certainement faire sourciller certains gardiens du temple. Surtout, il emprisonne constamment ce Gladiateur 2 dans l’ombre de son modèle, une comparaison directe – et perdue d’avance – avec le film culte.

Gladiateur 2 sorties en salles le 13 novembre 2024.

Conclusion

Note globale

Comment fonctionne la notation ?

Avec Gladiateur 2Ridley Scott livre un film spectaculaire, cochant la plupart des cases du divertissement à grande échelle, dans lequel Denzel Washington livre une partition savoureuse. Mais alourdie par l’auto-citation et le respect du film original, cette suite ne parvient jamais vraiment à exister par elle-même, et à s’extirper d’un sentiment de déjà-vu.

 
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