Pour découvrir le Club 13, le royaume discret de Claude Lelouch, au 15, avenue Hoche, à Paris, tout près du parc Monceau, il faut d’abord passer un portail en fer forgé, puis une porte vitrée. A droite, Les Films 13, les bureaux de la société de production du cinéaste. En descendant un long escalier, le visiteur passe devant un restaurant et une salle de réception. Encore plus bas, on atteint la célèbre salle de projection du club. Encore une fois, un escalier, au bas duquel apparaissent des salles de montage, une autre salle de projection, tandis qu’aux murs sont exposées des photos et des affiches des films du réalisateur français.
Lorsque Claude Lelouch acquiert le Club 13 à la fin des années 1960 grâce à l’argent gagné grâce au succès mondial deUn homme et une femme, Palme d’Or à Cannes en 1966, Oscar du meilleur film étranger et du meilleur scénario original l’année suivante, il rêvait d’une salle de cinéma, à l’image des studios et bureaux de production construits par Jean-Pierre Melville dans un ancien garage au 25 bis, rue Jenner, à Paris, en 13e arrondissement.
« Je voulais me créer un outil de travail, pouvoir réaliser mes films où je voulais et quand je voulais. J’en ai fait cinquante et un, sans m’en rendre compte, grâce au succès deEt un homme et une femme », note le réalisateur, qui vient de fêter ses 87 anse anniversaire et s’apprête à sortir son nouveau film, Finalementavec Kad Merad.
13, son numéro porte-bonheur
Lorsqu’il l’acheta, le 15, avenue Hoche était peut-être un hôtel particulier, mais c’était surtout une ruine. Il a fallu démolir les caves, chasser les rats, redonner vie à un lieu fantôme. Claude Lelouch souhaitait construire son domaine, 1 000 mètres carrés sur quatre niveaux, dans le triangle d’or des Champs-Elysées, alors centre de gravité du cinéma français. On y trouvait les plus grands cinémas de la capitale, ainsi que les plus importantes maisons de production et agences artistiques.
L’idéal aurait été que le bâtiment soit situé au 13 Avenue, le numéro porte-bonheur du réalisateur. Un de ses voiliers s’appelait Vendredi 13. Le prénom et le nom de Claude Lelouch totalisent treize lettres. Son année de naissance, 1937, est un multiple de 13. Même son numéro de téléphone portable se termine par 13 (“une coïncidence”, il avoue). Lorsqu’un de ses films sort, c’est généralement le treizième jour du mois. Finalementne fait pas exception à la règle, puisqu’il arrive sur les écrans le 13 novembre prochain.
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