Trois amis ***
by Emmanuel Mouret
Film français, 1h57
Joan n’est plus amoureuse de Victor depuis longtemps mais souffre de ne pas avoir le courage de lui dire. Son amie Alice lui révèle qu’elle-même n’est pas amoureuse d’Eric, son partenaire, mais que sa relation n’est pas plus mal en point. Cependant, ils ignorent qu’il entretient une liaison avec leur amie commune, Rebecca. La décision de Joan de quitter Victor, et sa disparition tragique, vont obliger chacun d’entre eux à s’interroger sur la réalité de ses sentiments.
Trois femmes, trois amis, trois façons d’aborder l’amour et le talent d’Emmanuel Mouret pour traiter cette « complexité heureuse » sous forme d’un marivaudage. Mais la comédie côtoie ici le drame, le sérieux surgit sous la légèreté, et le cinéaste n’a jamais été aussi touchant.
» LIRE LA REVUE : « Trois amis », Amour et désenchantement
Louise Violette ***
par Éric Besnard
Film français, 1h48
Après des années de prison pour avoir participé à l’insurrection de la Commune de Paris, Louise Violet ne souhaite plus travailler que comme enseignante. En 1889, huit ans après l’adoption de la loi Jules Ferry qui rend l’école gratuite, obligatoire et laïque, elle est envoyée dans un village d’Auvergne. Mais aucun enfant ne se présente dans sa classe. Lorsqu’elle envisage d’appeler la police, le maire la prévient : elle passerait immédiatement du statut d’étrangère à celui d’ennemi.
Éric Besnard a l’excellente idée de se concentrer sur une femme pour capter l’époque charnière des débuts de l’école de la République. D’une superbe photographie, il l’étoffe en dressant le portrait d’un hussard noir et de la petite communauté rurale où elle compte accomplir sa mission : élever les classes populaires par l’éducation.
» LIRE LA REVUE : « Louise Violet » : amener les élèves à l’école de Jules Ferry
de Iciar Bollain
Film espagnol, 1h52
Inspirée de faits réels, cette affaire fit alors beaucoup de bruit en Espagne. À la fin des années 1990, un conseiller municipal de Ponferrada accusait le maire, Ismael Álvarez, étoile montante du Parti populaire, de harcèlement sexuel et moral. Malgré l’hostilité de l’opinion publique à son égard, elle obtient gain de cause et réussit à le faire condamner. À l’époque, les notions de contrôle et de consentement n’étaient pas d’actualité, et la jeune femme avait toutes les qualités d’une conteuse.
Filmé entièrement du point de vue de la jeune femme, le film nous fait vivre avec elle le processus de contrôle et l’inconfort physique qui en découle. Réalisateur engagé, Iciar Bollain aborde ce sujet de société en évitant tout didactisme, montrant que les images, mieux que les mots, peuvent rendre compte de la réalité de ce phénomène.
» LIRE LA REVUE : « L’Affaire Nevenka », la glaçante réalité du contrôle
de Gilles Perret et François Ruffin
Film français, 1h24
Gilles Perret et François Ruffin mettent en scène la rencontre entre l’avocate et chroniqueuse parisienne Sarah Saldmann et des personnes en situation de précarité. Certaines situations sont amusantes, beaucoup d’autres émouvantes parce que la rencontre est possible et surtout parce que les visages et les histoires d’une vie de précarité sont émouvants.
Avec la tournée promotionnelle de ce « comédie documentaire »François Ruffin, désormais inscrit au groupe écologiste, se souvient avec tendresse de la gauche. Réélu aux législatives, après un retard de sept points face au candidat RN, il tente de se glisser entre la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon, et la social-démocratie française en reconstruction.
by Coralie Fargeat
Film franco-britannique, 02h21
Dans ce film d’horreur féminin, Demi Moore incarne une ancienne actrice vieillissante et reine du fitness à qui on offre une substance mystérieuse pour accéder à une « version plus jeune et plus parfaite » d’elle-même, interprétée par Margaret Qualley. A condition de respecter les instructions et d’utiliser le soin uniquement toutes les deux semaines pour la régénération cellulaire.
La Française Coralie Fargeat utilise le cinéma de genre pour dénoncer la tyrannie de la jeunesse et de la beauté imposée par nos sociétés. Malheureusement, ce pacte faustien, coincé dans une esthétique glacée, se résume à une débauche d’images sanglantes, manquant complètement son sujet.
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Non ! *Pourquoi pas ** Bon film *** Très bon film **** Chef d’oeuvre
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