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L’un des meilleurs films de 2024 est déjà à la télé ce soir

Glaçant, saisissant, inquiétant, bouleversant, monstrueux… il n’y a pas assez de qualificatifs pour évoquer La zone d’intérêtun véritable choc cinématographique en ce début d’année 2024 et diffusé ce mardi 5 novembre 2024 à 21h10 sur Canal+. Un film également disponible sur la plateforme MyCanal. Le réalisateur britannique Jonathan Glazer, qui a déjà fait de Scarlett Johansson une beauté surnaturelle dans Sous la peau, raconte l’horreur de la Shoah à travers le quotidien du commandant d’Auschwitz, le SS Rudolf Höss, et de son épouse Hedwige, interprétés avec autant de froideur que de talent par l’actrice allemande Sandra Hüller, César 2024 de la meilleure actrice pour Anatomie d’une chute.

La banalisation du mal

Un jardin fleuri éclairé par les rayons du soleil, un potager, une piscine. Dans leur vaste et confortable propriété, la famille Höss mène une vie paisible. La maison n’a pas de vue sauf un grand mur derrière lequel la mort règne en maître, puisqu’il s’agit du camp de concentration d’Auschwitz. Mais le bruit et la lueur des fours, les cris des victimes, les coups de feu ne semblent pas troubler la quiétude des Höss, contrairement à la nôtre qui est profondément perturbée. Car grâce à un travail sonore remarquable (primé aux Oscars 2024), Jonathan Glazer met les spectateurs dans le malaise le plus total, en racontant l’horreur concentrationnaire sans jamais la montrer directement sur l’image. Une plongée dans la « banalité du mal » pour reprendre les mots de la philosophe Hannah Arendt.

La zone d’intérêt : une œuvre unique

Le film ne se limite pas à montrer le quotidien d’un haut dignitaire nazi et de ses proches. Il s’intéresse également au caractère industriel de la Shoah. Une scène particulièrement glaçante illustre parfaitement cette logique de productivité, au cours de laquelle on voit Rudolf Höss et ses collègues réunis autour d’une table pour discuter de l’expulsion de 700 000 personnes de Hongrie. “pièces” parler des Juifs. Une froideur que l’on retrouve ailleurs dans une production que son cinéaste qualifie de « statique, implacable, impassible ». Un parti pris esthétique ô combien ambitieux, qui rend l’œuvre résolument atypique mais risque de laisser de côté certains spectateurs. Et pourtant, malgré sa forme expérimentale et son sujet éprouvant, La zone d’intérêt a réussi à rassembler près de 800 000 personnes dans les salles françaises. Et reste l’un des meilleurs films de l’année 2024, qu’il est urgent de découvrir.

 
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