Les formats longs ont de plus en plus de mal à séduire un public habitué aux contenus très courts, comme sur TikTok. Alors, pour les ramener au cinéma, en Corée du Sud on produit désormais des films très courts et pas chers.
Publié le 11/04/2024 12:22
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En Corée du Sud, pour attirer les jeunes vers les salles de cinéma, les producteurs de films commencent à tester en salles un nouveau format de film : très court, très efficace et peu coûteux. C’est l’idée des producteurs. Dans l’industrie, on parle encore aujourd’hui de « snack films ». En gros, un film qu’on peut finir en même temps que son pot de pop corn et son big soda, ni plus, ni moins.
Par exemple, Lotte Entertainment, l’un des plus grands distributeurs du pays, a sorti un film d’à peine 44 minutes dans de nombreuses grandes salles le premier week-end de novembre. On l’appelle justement 4h44, Le Temps de la Peurc’est-à-dire l’heure de la peur. Il s’agit d’un film d’horreur réalisé par Park Jong-gyun. Il est composé de plusieurs petits segments où apparaissent de nombreuses stars coréennes, notamment des chanteurs de grands groupes de K-pop. Le film se veut très dynamique, très divertissant, et s’adresse vraiment à un public de jeunes adultes. D’ailleurs, Lotte a divisé par trois le prix du billet pour ce format très court. Le billet coûte 4.000 wons, soit l’équivalent de 2,70 euros.
Si les producteurs coréens réduisent la durée des films, c’est parce que les jeunes consomment différemment le cinéma. Les formats longs ont de plus en plus de mal à séduire un public habitué aux contenus très courts et très engageants. Une vidéo sur TikTok dure en moyenne 42 secondes. Les producteurs ont donc de plus en plus de mal à convaincre leurs spectateurs de regarder des films de deux heures. Les distributeurs sud-coréens estiment que la récente baisse de fréquentation des cinémas est en grande partie due à cet écart entre l’offre de grandes sagas et la demande de produits courts et bon marché. Cet été, ils avaient déjà sorti un autre film d’horreur de seulement 13 minutes, Pêche de nuit. Le billet ne coûtait que 70 centimes d’euro et le film s’est plutôt bien comporté.
Les producteurs ne demandent pas encore aux réalisateurs coréens de réaliser des films de 30 minutes seulement. Mais ils proposent de supprimer des histoires parallèles qui ne sont pas au cœur de l’intrigue. Il y a donc une réelle tendance au raccourcissement. Il existe désormais, en Corée, la barrière mentale symbolique des 100 minutes. Au-delà d’une heure quarante, un film est déjà jugé trop long. Par exemple, les blockbusters de cet été, à la campagne, que ce soit S’échapper ou Projet Silenceduraient tous moins de 100 minutes. Alors que l’été dernier, la moyenne des gros hits était encore supérieure à deux heures.
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