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un trio d’amoureux au coeur des années sida

Paris, 1990. Emma et Sammy vivent en couple avec leur jeune enfant dans un appartement parisien. Au rez-de-chaussée, Cyril a installé le laboratoire où il développe et imprime des photos qui lui promettent un bel avenir dans une galerie d’art. La rencontre fortuite entre le charmant artiste solitaire (Victor Belmondo, fin et délicat) et le jeune couple (Lou Lampros et Théo Christine, tous deux magnétiques) ouvre la voie à ce qui aurait pu n’être qu’un flirt : Emma aime Sammy qui aime Cyril qui l’aime aussi. « Les trois personnages ne forment pas un triangle amoureux, mais forment un trio d’amoureux. C’est l’addition de trois histoires d’amour, hétérosexuelle, homosexuelle et bisexuelle », explique Gaël Morel. Mais voilà : Cyril est séropositif, et Sammy est bientôt contaminé.

L’intrigue du film est écrite dans son titre : l’un des protagonistes va mourir, les deux autres devront inventer un futur qu’ils croyaient inexistant. Vivre, mourir, renaître.

« Faire le deuil de la perte du deuil »

« Dans le cadre d’un projet documentaire, j’ai rencontré plusieurs personnes qui avaient survécu au sida alors qu’elles étaient certaines d’en mourir, raconte le réalisateur. Cela m’a amené à me demander : comment se projeter dans la vie après avoir craint une mort imminente pendant des années ? Comment faire le « deuil de la perte » ? Ceux qui m’ont raconté leur histoire ont aujourd’hui entre 50 et 70 ans. Mais j’avais envie de raconter l’histoire d’une jeunesse foudroyée. J’ai alors réalisé que, pour une fois, la fiction pouvait être plus forte que le documentaire. »


Gaël Morel entouré de ses acteurs Lou Lampros, Théo Christine et Victor Belmondo lors du Festival du Film Francophone d’Angoulême, fin août 2024.

Anne Lacaud / SO

Le tourbillon qui emporte les trois personnages du long métrage de Gaël Morel est un souffle épique. Que fait-on des promesses « de vie et de mort » quand on sait qu’on va disparaître ? Et qu’en devient-il quand, au final, c’est la vie – et non la mort – qui l’emporte ? « Vivre, mourir, renaître » est une ode à la jeunesse et à la résilience. Porté par la puissance de ses personnages, le film ne manque pas de flamboyance, même lorsqu’il use des codes du mélodrame que la musique et le rythme soutiennent parfois lourdement.


Victor Belmondo et Théo Christine dans la scène hommage à « Mauvais sang » de Léos Carax

Sélection ARP 2024

« Opter pour un point de vue romantique m’a permis de raconter une histoire unique d’amour et d’amitié »

Dans les années 1990

Renvoyant le spectateur dans les années 1990, Gaël Morel adopte un angle différent des films se déroulant dans les années 1980, en pleine épidémie : « Les Nuits fauves » de Cyril Collard, « 120 battements par minute » de Robin Campillo ou « Mauvais sang » de Léos Carax (auquel il rend hommage en envoyant Sammy et Cyril courir dans la rue au son de « Modern Love » de David Bowie).

« Mon film commence là où la plupart des autres fictions qui parlent de cette maladie finissent, explique-t-il. Il se déroule à une époque – entre 1990 et 2008 – où les trithérapies permettaient de retourner à la vie active, d’avoir des enfants… Opter pour un point de vue romantique m’a permis de raconter une nouvelle histoire d’amour et d’amitié, pour tous les jeunes : ceux des années 1990, ceux d’aujourd’hui et ceux de demain, puisque, quand on sort de l’enfance, on sait ce qu’est le sentiment amoureux. »

« Vivre, Mourir, Renaître » de Gaël Morel, avec Victor Belmondo, Lou Lampros, Théo Christine, Elli Medeiros, Amanda Lear… Durée 1h49, en salle mercredi 25 septembre.

 
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