Sorties cinéma. « La Fille d’un grand amour » ou la vraie vie d’un père

Sorties cinéma. « La Fille d’un grand amour » ou la vraie vie d’un père
Sorties cinéma. « La Fille d’un grand amour » ou la vraie vie d’un père

Il est des films qui touchent au plus intime, qui touchent le cœur avec une pudeur désarmante et une sincérité bouleversante. La fille d’un grand amourécrit et réalisé par Agnès de Sacy, Michel Spinosa et Gilles Taurand, en fait partie. Inspirée par l’histoire de ses propres parents, elle explore les méandres de l’amour, les secrets et les identités refoulées, dans une histoire où le passé et le présent se répondent avec une douceur poignante.

Secret enfoui

Un homme et une femme. Ana et Yves s’aimaient passionnément avant que la vie ne les sépare. Des années plus tard, c’est leur fille, Cécile, qui les réunit à travers un documentaire sur leur rencontre. Ce retour à la source d’un amour fondateur ravive des émotions enfouies, des douleurs anciennes et des vérités silencieuses. Car derrière le couple lumineux que tout semblait unir, Yves portait un secret : son homosexualité, étouffée par les normes sociales d’une époque qui la considérait comme un crime, une maladie, une honte.

Injonctions hétéronormatives

Dans ce portrait à la fois intime et universel, Agnès de Sacy interroge le poids des injonctions hétéronormatives et leur capacité à façonner les vies, mais aussi la résilience de l’amour, même dans ses formes les plus complexes. Yves, interprété avec une intensité émouvante par François Damiens, incarne ce douloureux paradoxe : un homme habité par un amour sincère pour sa famille, mais prisonnier d’une identité sexuelle qu’il ne pouvait vivre pleinement. Face à lui, Isabelle Carré illumine le rôle d’Ana, figure d’une tendresse lumineuse, tandis que Claire Duburcq, dans le rôle de Cécile, apporte une rare justesse à ce double fictionnel du réalisateur.

Un amour extraordinaire

Le film est parcouru d’une émotion brute, portée par l’amour débordant d’un père pour sa fille et l’hommage délicat d’un cinéaste à ses parents. En s’ouvrant sur les images d’un mariage et en terminant par celles, émouvantes, du père dans la vérité de son âge, Agnès de Sacy crée une œuvre déchirante et magnifique. Une déclaration d’amour au-delà des blessures, un chant à la vie et à l’acceptation.

La fille d’un grand amour d’Agnès de Sacy, en salles à partir de ce mercredi 8 janvier. Durée : 1 heure 34 minutes.

 
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